Née à une époque où il était de bon ton d’exalter les performances d’une auto, la 205 GTI 1.9 aura surtout permis à Peugeot d’asseoir sa réputation dans le domaine dynamique. Alors que VW expérimentait la culasse à 4 soupapes par cylindre dans sa Golf et que Renault persistait à souffler dans le carburateur de la 5 GT avec un turbo, Peugeot préférait installer un plus “gros” moteur dans une berline au châssis également très affûté. Le résultat fut une authentique sportive qui confirma définitivement le succès né quelques années plus tôt avec la GTI 1.6.
Fougue mécanique
Emprunté entre autres à la 305 GTX, le 4 cylindres en question préserve ici ses pistons à longue course (88 mm de course pour 83 d’alésage) et sa culasse à seulement 2 soupapes par cylindre, mais bénéficie d’une alimentation par injection, “avancée” technologique lui permettant d’extraire 130 ch et 16,8 mkg d’une cylindrée de 1 905 cm3. Sensible surtout dans les tours, cette fougue mécanique est encouragée par un étagement de boîte particulier : une première longue et des rapports rapprochés par la suite. Ainsi, en “tirant” à fond sur les intermédiaires (6 000 tr/mn), on ne retombe jamais en dessous du régime auquel est obtenu le couple maxi. Ce qui est un atout incontestable pour une sportive !
Côté châssis, on doit remarquer deux nouveautés de taille : l’abandon des freins arrière à tambours au bénéfice de plus modernes disques de 247 mm, et l’augmentation d’un pouce du diamètre des pneumatiques. Pour la petite histoire, sachez que Michelin, seul manufacturier homologué au départ, avait fabriqué des pneus spécifiques pour cette auto. Car si officiellement cette monte affichait une largeur de 185 mm, en réalité son “sommet” n’était que de 178 mm. Faute de quoi, à pleine charge, le pneu arrière gauche frottait sur la goulotte de remplissage du réservoir d’essence.
Hormis ce petit “détail”, la GTI 1.9 s’avéra nettement plus homogène que la plupart de ses contemporaines. Par rapport à la GTI 1.6, les limites du sous-virage étaient reculées et les fameuses embardées du train arrière plus progressives bien que généreuses. Au final, l’équilibre dynamique satisfaisait les connaisseurs les plus exigeants à sa sortie et des décennies plus tard. Alors, avec le recul, que peut-on reprocher à cette légende ? Des sièges pas très bien dessinés et, par voie de conséquence, un confort assez moyen. Mais à l’époque, cela était le lot de toutes ces petites berlines que la croissance mécanique propulsait soudainement sur le devant de la scène sportive. Désormais, la 205 GTI 1.9 est un collector qui s’arrache à prix d’or et dont le cote n’est sans doute pas prête de chuter.