La remplaçante de la 207 devient un sacré numéro seulement deux ans après le lancement de cette citadine. Pourtant, dès 2013, Peugeot lance une GTi de 200 ch. Bien sous tous rapports, elle joue les bonnes élèves et mise sur une efficacité hors pair. Mais elle laisse sur sa faim par sa mécanique linéaire et un arrière scotché au sol. Peugeot Sport corrige le tir et injecte une haute dose d’ADN GTi dès 2014, en enflammant le Festival of Speed de Goodwood puis le Mondial de Paris. L’édition “30th” marque les esprits par sa tenue bicolore (optionnelle), mais surtout ses dessous fringants. La hausse de puissance portant le 4 cylindres turbo à 208 ch peut paraître modeste et très marketing. Or les modifications sont nombreuses et liées à l’adoption de la norme Euro 6 : injection directe relevée de 120 à 200 bars, pression de turbo portée de 1,2 à 1,4 bar, échappement revu, rupteur légèrement rehaussé. Le couple bondit de 10 % et ce 1,6 litre gagne en souplesse, ainsi qu’en rage dans les tours ! Le 1 000 m, lui, progresse de 0’’8 et la bombinette se contente de 26’’7 (vidéo). Cette excellente initiative mécanique s’accompagne d’une boîte courte et d’un autobloquant en provenance du RCZ R. Une fois l’ensemble moteur/boîte greffé au châssis, ces 208 très spéciales quittaient les chaînes de montage classiques de Poissy pour rejoindre les ateliers Peugeot Sport. Elles y recevaient alors de beaux baquets, ainsi que leur botte secrète : des liaisons au sol divines ! Les voies avant sont élargies de 22 mm grâce à des triangles spécifiques. L’arrière, lui, forcit de 16 mm via des cales. La suspension est raidie de 35 %. La direction est reparamétrée. Les freins sont renforcés à l’avant : 323 mm et 4 pistons. Le tout repose sur des jantes de 18 pouces chaussées de Michelin SuperSport et abritées sous des élargisseurs d’ailes. La bonne nouvelle est que toutes ces modifications ne se cantonnent pas à cette série spéciale (500 exemplaires prévus à la base) et profitent à la “by Peugeot Sport” restylée dès 2015. Encore de nos jours, cette 208 épate autant par son train avant que par son côté survireur aux placements.
4”0 plus vite qu’une 208 GTi classique !
Elle dévore les cordes, pivote généreusement sans artifice et bluffe par sa motricité, son freinage. Cette philosophie fleure bon la GTI et rend un bel hommage au mètre étalon 205 GTi. Cette reine des spéciales brille aussi sur circuit. Souvenez-vous, elle a signé un explosif 1’27’’30 sur la piste Club (vidéo). Elle collait ainsi 4’’0 à la 208 GTi classique. Un gouffre, dont ne revenait pas le team Renault Sport ! Les stars de l’époque, qui ont marqué l’histoire des GTI et de l’automobile, étaient distancées : Mégane R.S. R26R et Focus RS Mk2. Il est juste dommage que Peugeot Sport n’ait pas modifié les réglages du volant ou les compteurs puisqu’il est difficile de voir les cadrans ! À sa sortie, le tarif paraissait un brin hautain en approchant les 30 000 €. Mais l’ensemble des prestations le justifiait amplement. Si la caractérielle 205 GTi et ses acrobaties vous manquent, cette “by Peugeot Sport” vous comblera. Elle s’échange désormais à partir de 16 000 € et devrait conserver une belle cote.
