Lors du lancement de la 207 RC (GTI dans les autres pays), au printemps 2006, Peugeot avouait avoir assimilé les reproches faits à la 206 RC/GTI, en particulier par la presse anglaise. La principale critique était que, face à sa rivale, la Clio R.S., elle n’avait pas su défendre l’héritage de la mythique 205 GTI, dont les Britanniques sont particulièrement fans. La 206 RC ne manquait pourtant pas de panache avec son 2 litres atmo de 177 ch passé entre les mains de Lotus Engineering. En ce qui concerne la 207 RC, la motorisation passe à 1,6 litre, adopte un turbo et offre 175 ch. Ce bloc, conçu conjointement par Peugeot et BMW, est partagé avec la Mini Cooper S.
La 207 RC est moins puissante que sa devancière mais, grâce à l’injection directe et à la suralimentation, son couple est très nettement supérieur et sa disponibilité incomparable (26,5 mkg à 1 700 tr/mn contre 20,6 mkg à 4 750 tr/mn pour la 206 RC). Si sur le papier ce moteur semble très intéressant, il ne se révèle pas à la hauteur à l’usage. Il fait preuve d’une belle disponibilité, certes, mais s’essouffle passé 5 000 tr/mn. A cela s’ajoute un poids relativement élevé qui aseptise un peu plus la mécanique. L’impression est confirmée par des chronos décevants. Le 0 à 100 km/h est effectué en 7’’7, et le kilomètre est atteint en 28’’7. A titre de comparaison, la Cooper S, équipée du même moteur mais plus légère de 40 kg et pourvue d’une boîte 6, demande quatre dixièmes de moins pour passer de 0 à 100 km/h et abat le kilomètre D.A. en 27’’7.
Trop sage
Côté châssis, c’est sérieux mais pas très fun. Les trains roulants ont bien évidemment été revus et corrigés, avec des triangles avant équipés de rotules au lieu d’articulations élastiques, une traverse arrière rigidifiée de 30 %, et une raideur des ressorts augmentée… L’amortissement est satisfaisant, l’efficacité acceptable, mais le comportement de l’auto est trop neutre à la limite pour procurer les sensations attendues. Toujours à titre de comparaison, la Mini Cooper S est peut-être moins rigoureuse mais infiniment plus vivante, plus joueuse, en un mot plus sympa à piloter. La sagesse de la 207 se retrouve dans la sobriété de son kit carrosserie. Seuls les sorties d’échappement au dessin spécifique, les jantes de 17 pouces et le becquet perché au sommet du hayon distinguent la RC. L’intérieur cossu reçoit pour sa part un pédalier en alu, un volant sport et de beaux baquets enveloppants, comme sa devancière 206 RC.
La 207 n’aura pas connu la carrière de son illustre ancêtre, la 205 GTI. En avril 2010, Peugeot la retire de son catalogue dans le plus strict anonymat. Officiellement en raison d’une motorisation qui ne répondait pas aux normes Euro V. Mais son arrivée tardive et son comportement pas assez typé face à une concurrence aiguisée expliquent aussi la fin de cette 207 pas tout à fait GTI. Notez enfin que ce modèle a été décliné en break SW jusqu’en mars 2009. Outre un poids en hausse et un look discutable, cette version était d’autant plus dénuée d’intérêt qu’elle ne bénéficiait pas de l’intégralité des retouches de châssis apportées à sa soeur à trois portes.