Depuis la première génération (S1) lancée en 2000, l’Exige a conquis le coeur des pistards et plus généralement des amateurs de sportives sans concession. Basée sur le châssis de l’Elise, elle ne se définit cependant pas comme une simple extrapolation du petit roadster. Opter pour l’Exige, c’est se priver de la conduite au grand air, mais c’est surtout adhérer à une philosophie sportive bien plus radicale. Les adeptes des sorties sur circuit ne s’y sont pas trompés et ont ainsi vu en ce petit coupé d’à peine 900 kg une arme idéale. La devise “Light is right” prend à l’époque encore tout son sens, à l’image du châssis en alu, de la carrosserie en polyester ou encore de l’habitacle dépouillé. Une séance de contorsion est nécessaire avant de prendre place dans les superbes baquets, mais une fois installé, on profite d’une position de conduite parfaite. Quelques centimètres derrière se trouve la salle des machines.
Le petit 1,8 litre Toyota, répondant au nom de code 2ZZ-GE, développe 192 ch sur la version de base. Sur la “S”, il profite d’un compresseur volumétrique Eaton soufflant à 0,9 bar. Outre un gain de 3,6 mkg, disponibles 1 300 tours plus tôt, cette suralimentation permet d’afficher une puissance de 221 ch. Grâce au système de calage de distribution et de levée des soupapes variable baptisé VVTL-i, le bloc bénéficie d’un surplus de puissance dans les tours tout en préservant de bonnes relances à bas régime. L’excellent grip procuré par les Yokohama A048 permet à l’Exige d’atteindre les 100 km/h en seulement 5”4 et de franchir la borne kilométrique en 25”2 ! L’aide apportée par la suralimentation se ressent surtout au niveau des reprises. Le compresseur procure une réponse immédiate et un débit de puissance régulier qui offrent ainsi à cette Exige S des relances deux à trois secondes meilleures que sur la version 192 ch.
Grip phénoménal
S’il est vrai que l’Anglaise impressionne en performances pures, son domaine de prédilection demeure cependant les tracés sinueux où elle excelle. L’imposant aileron apporte un appui plutôt symbolique d’une quarantaine de kilos à 160 km/h, tandis que la greffe d’une lèvre de spoiler participe au bon guidage du train avant à haute vitesse. Le débattement des suspensions insuffisants et l’amortissement très ferme ne conviennent pas vraiment à une utilisation sur revêtements bosselés, mais il en va tout autrement sur circuit où elle distille un plaisir de conduite rare. Une fois encore, le grip phénoménal procuré par ses pneumatiques lui permettent d’aborder chaque virage avec une aisance et un panache déconcertants.
Dans les portions les plus serrées, le train avant affiche une légère tendance à élargir, mais il suffit de forcer le trait pour et de profiter de la réserve de puissance pour transformer ce phénomène en un léger déhanché. Attention tout de même aux réactions viriles et aux brusques reprises d’adhérence… L’Exige n’est pas une voiture de drift, loin de là. Le freinage, assuré par quatre disques ventilés et percés, est à l’image du comportement : exceptionnel ! Pour les plus exigeants, Lotus a concocté en 2008 une version baptisée Pack Performance. Cette dernière se distingue par des injecteurs plus gros et par un meilleur refroidissement. La puissance grimpe ainsi à 240 ch, tandis que le mille mètres départ arrêté est réalisé une seconde plus vite.