Sortez les chéquiers ! La journée de dimanche s’annonce riche en émotion. Collector Cars Auction propose une vente conséquente qui touche tous les budgets et les amateurs d’art, d’horlogerie, de moto, de bouquins et d’automobile. L’ensemble des lots est visible jusqu’à dimanche au 31 rue Coignet à Lyon. Par exemple, les œuvres de Sylvain Binet seront proposées ainsi qu’une collection de montres BRM. Vous pouvez aussi dégoter des manuels d’utilisateur ou de la bagagerie automobile sur mesure. Côté motos, les fans de Ducati se délecteront de la présence d’une Scrambler de 1968, d’une spectaculaire 900 NCR Racer Evolution de 1976 ou de la rare 900 Super Sport de 1981 à la livrée or et noir.
Côté autos, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses : de la Citroën AX 4×4 à la récente Aston Martin DB11, en passant par la Peugeot 306 Maxi Kit Car (estimation 60 000 €) ou la rare Alfa Romeo SZ (70 000 €). Vous voulez dénicher une bonne affaire ? Il va falloir être réactif et ne pas oublier d’ajouter 20 % au tarif obtenu. Les prix indiqués tout au long de cet article relèvent d’estimations basses et il faut rappeler que les enchères démarrent environ 20 % en dessous de celles-ci.
Parmi les pépites qui attendent un nouveau propriétaire, nous avons relevé une discrète Ford Sierra XR4i estimée à 5 000 €, une spectaculaire Chevrolet Corvette C3 (1973) à 18 000 €, une Corvette C4 (1984) à 13 000 € ou une rarissime BMW 320i Cabriolet TC2 Baur (1986) à 15 000 € (photo dans le diaporama). Vous rêvez d’une Aston Martin ? Une superbe DB7 Vantage de 2001 avec seulement 71 800 km au compteur est annoncée à moins de 40 000 € et la DB11 (2017) évoquée plus haut décote à 130 000 €.
Les yeux ne savent plus où donner de la tête ! Ils brillent devant les inaccessibles Porsche 911 3,2 litres (1987) estimée à 70 000 € et Lancia Fulvia coupé 1600 HF Fanalone (1971) à 65 000 € produite à seulement 1285 exemplaires. Ils s’écarquillent devant une Jaguar XKR Cabriolet (2008) annoncée à seulement 28 000 € ou la pony car Ford Mustang GT V8 (1968) à 22 000 € ou devant l’extravagant coupé/pick-up Chevrolet El Camino V8 (1966) estimé à 20 000 €. Même la côte de la récente Ferrari California T (2014) surprend : 100 000 € ! Vous pouvez vous offrir un autre cheval câbré, plus charismatique, rare et beaucoup moins onéreux…
Baby Testarossa
Le lot n°39 n’est autre qu’une 348 TB remontant à 1990 d’origine française (Pozzi), totalisant seulement 36 000 km et disposant même de la mallette à outil d’origine dans le coffre avant. La berlinette à la réputation sulfureuse est estimée à seulement 60 000 €. Seulement 2894 exemplaires ont été produits ! Ses apparitions se font donc rare dans la rue et elle impressionne les badauds : « super original ! Elle fait plus jeune que son âge… Ce n’est pas trop dur à conduire ? » C’est justement pour répondre à cette question que nous avons voulu en prendre le volant, 36 ans après son apparition.
D’une part, il est vrai que cette berlinette a tout d’une baby Testarossa : formes anguleuses, grilles, phares pop-up (irrésistibles !). Le coup de crayon Pininfarina n’a pas pris une ride. On ne peut pas en dire autant de l’habitacle, triste et dont certains plastiques – décevants à la base – vieillissent très mal. Le champ de vision est excellent. L’inclinaison du volant oblige à adapter sa position de conduite et l’immense levier arpentant la grille métallique fait de l’œil (à première inversée et 5 rapports). Il ne va pourtant pas tarder à refroidir par sa fermeté et sa lenteur… Au point de rendre le passage des rapports périlleux à froid.
Ce moment de solitude est vite oublié à la première accélération, où le V8 change de ton à mi-régime et tire vers les aigus, bien aidé ici par un échappement inox. Par rapport aux sportives contemporaines, il ne faut pas s’attendre à des performances décoiffantes mais plutôt à celles d’une récente GTi (Mégane IV R.S. ou Leon Cupra) avec 300 ch devant propulser environ 1400 kg. Ce 3,4 litres implanté longitudinalement dans votre dos n’est pas explosif ni grandiloquent. Il offre toutefois suffisamment de sensations en libérant l’échappement, comme sur cet exemplaire à l’entretien limpide. Cela se paie toutefois sur autoroute, où les décibels s’affolent avec un V8 oscillant autour de 4000 tr/mn en raison de rapports courts. Pas grave, les conversations peuvent attendre !
De toutes façons, vous voudrez plutôt emprunter le chemin des écoliers pour profiter de son équilibre et de ses bonnes manières… Tant que l’on ne lui rentre pas dedans. Sinon, l’avant se dérobe facilement et l’arrière remue volontiers… Mieux vaut ne pas en rajouter avec ce type d’architecture centrale et savourer cette TB sans excès, telle une bonne GT. Au-delà de la commande de boîte revêche, il faut s’accommoder de la direction non assistée (lourde dans les manœuvres et très démultipliée), ainsi que du mordant des freins qui nécessite d’écraser sans hésitation la pédale du milieu. Vous découvrirez l’essai complet de cette 348 dans le prochain numéro d’Enzo.
Bon, au final, faut-il craquer pour cette Ferrari abordable ? Oui, avec le recul, elle incarne un Youngtimer attachant qui fait vibrer par sa connexion sans filtre, son atmosphère, son V8 chantant. Il faut juste la considérer comme une GT et non une supersportive. Avec un tel charisme et un si faible kilométrage, ce lot n°39 fleure la bonne affaire. Rendez-vous dimanche pour connaître les résultats de cette vente Collector Cars Auction.