Sorti en 2001, le Speedster est le fruit d’une stratégie visant à promouvoir l’ensemble de la gamme Opel. Avec ses proportions atypiques et son look pour le moins aguicheur, ce roadster fait fureur dans la rue et tranche effectivement avec la grande sagesse des autres modèles frappés du Blitz. Mais au-delà de son rôle de voiture image, ce proche cousin de l’Elise défend d’authentiques valeurs sportives qui font mouche auprès des passionnés, notamment la performance par la légèreté. Le dépouillement, les dimensions réduites et surtout le châssis tout alu (seulement 74 kg) emprunté à ladite Lotus, permettent de rester sous la tonne à l’heure où les sportives s’engraissent à vue d’oeil. Du coup, même si le 2,2 litres atmosphérique manque de panache, les 147 ch délivrés suffisent pour afficher des performances de premier ordre. Opel décide néanmoins de pimenter son joujou en 2003 en lui greffant le 2,0 litres turbo de l’Astra Coupé.
La puissance passe alors à 200 ch et le couple grimpe d’environ 20% ! En dépit d’un poids supérieur de 70 kg, les performances s’envolent. Les reprises sont incomparables et le mille mètres départ arrêté est amélioré de près de 2’’, soit 25”8, un temps du niveau d’une Mitsubishi Lancer Evo VII (280 ch) !
Un plaisir de conduite rare
Assis au ras du sol, la tête à l’air, le pilote en prend plein les yeux et les oreilles, mais les puristes pourraient reprocher au 2,0 litres un caractère trop linéaire. Un mal pour un bien puisque ce tempérament a le mérite d’offrir une grande souplesse d’utilisation et d’éviter à la poupe d’être désarçonnée par de violents pics de couple. Le Speedster reste une propulsion à moteur central arrière reposant sur une suspension à triangles superposés raffermis de 10 % sur le Turbo. La noblesse des choix techniques se traduit par un plaisir de conduite rare. Installé dans un cockpit dépouillé à l’extrême, on est d’emblée plongé dans une véritable ambiance course. Vif et précis, le “Speedy”, comme l’appellent ses aficionados, offre un rapport prix/sensations imbattable.
D’un naturel assez neutre en conduite coulée, le comportement peut se montrer pointu à la limite avec une frontière difficile à cerner entre sous et survirage. Qui plus est, en l’absence de différentiel autobloquant, la gestion de la glisse à l’accélérateur demeure délicate. La motricité est heureusement impériale, à l’image du freinage. Outre des aptitudes exceptionnelles sur circuit, le Speedster affiche une relative polyvalence du fait d’un amortissement certes très ferme mais consistant et non dénué de confort. Attention toutefois à la panne lors des balades à la campagne, car la consommation est inversement proportionnelle à la taille du réservoir. Très coûteux à produire, le Speedster va faire les frais des graves problèmes financiers du Groupe General Motors. Il disparaît en 2006, et le roadster GT qui prend sa succession en 2007 ne défendra pas, loin s’en faut, un esprit sportif aussi passionnant. Son look intemporel, le plaisir de pilotage qu’il procure et sa rareté en font un vrai collector.