L’Opel Performance Center est inauguré dès 2000 avec une série limitée de 3 000 exemplaires, dont 300 pour la France, qui sert notamment à homologuer la kit-car. Cette Astra en “survêt” est mue par un 2 litres 16 soupapes préparé dans les règles de l’art par des motoristes réputés de longue date. La révolution réside dans un châssis de premier ordre. Jamais jusqu’alors personne n’a pu adresser ce genre de qualificatifs à une traction de la marque. Plus qu’un compliment avec un comportement “bon pour une Opel”, il s’agit bel et bien d’une réalité, au point que l’auto apparaît sousmotorisée. Cela également, personne ne l’a jamais dit d’une sportive de Rüsselsheim. Trois ans plus tard, l’appellation OPC est apposée de nouveau sur la même auto, l’Astra de la génération dite G. Ces trois lettres sont désormais le label des versions de pointe qui osent assumer et revendiquent même leur sportivité.
La voiture de préparateur que constituait l’édition spéciale cède la place à une version inscrite au catalogue qui puise plus traditionnellement dans la banque d’organes du constructeur. C’est ainsi que le moteur est emprunté à la carrosserie Coupé dans sa version Turbo. Sa puissance est arrondie à 200 ch par la même occasion à la suite d’un peaufinage de la cartographie. Le petit turbocompresseur logé dans le collecteur d’échappement limite le temps de réponse et procure l’effet de suralimentation dès les bas régimes. Le couple maxi est disponible avant 2 000 tr/mn, mais sa valeur, régulée, se révèle modeste, inférieure à celle de concurrentes de moindre cylindrée comme la Leon Cupra R (1,8 litre). Toutefois, les performances propulsent cette Astra dans la cour des grandes.
Précise, agile et vivante
Elles tutoient celles de l’étalon de l’époque, la Civic Type-R, une bombinette atmosphérique qui vrombit à plus de 8 000 tr/mn. Le nouveau bouclier plus agressif, et sans doute d’autres interventions plus secrètes, ont encore amélioré l’aérodynamique. L’auto file à près de 240 km/h et ne manque pas de punch en accélérations. Même ses reprises seraient dans le coup si la boîte ne comptait pas que 5 rapports lorsque les rivales en possèdent 6, et sans ce couple bridé. Ce dernier paramètre ne suffit pas à préserver la motricité en toutes circonstances, mais la linéarité de la mécanique autorise un dosage aisé.
En revanche, nous retrouvons le comportement de la première OPC avec un amortissement amélioré en prime. Sûr, ce n’est pas encore une Française, mais cette Astra est précise, agile et vivante. Elle s’inscrit et se place naturellement, acceptant même d’enrouler, avec beaucoup de générosité si la demande est formulée avec politesse… car un freinage grossier réactive l’ESP !