Présentée en 2005 lors du Salon de Francfort, la nouvelle génération de R32 débarque sur un marché pour le moins animé. Renault ne cesse de peaufiner sa Mégane RS, tandis que la Focus ST s’est déjà fait une place au soleil. Les mois suivants ne seront guère plus paisibles, avec l’arrivée des Mazda 3 MPS, Seat Leon Cupra et autre Audi S3. Qu’importe, Volkswagen a pris les devants en dotant sa sportive d’un petit supplément d’armes. Par rapport à la première R32 (basée sur la Golf IV), la nouvelle venue s’offre 9 ch supplémentaires pour une puissance finale qui atteint 250 ch tout ronds.
En termes de style, la petite dernière est moins tape-à-l’oeil mais profite tout de même d’une tenue d’apparat complète pour se distinguer du reste de la gamme. La face avant gagne toutefois en finesse et le kit carrosserie apparaît tout de suite moins ostentatoire. Exit le look tuning, les jupes latérales saillantes et la carrure de bodybuilder, la dernière génération de R32 se donne les moyens de séduire une plus large clientèle. Les adeptes de sportivité en auront tout de même pour leur argent (36 000 €, soit 4 000 de moins qu’une Audi S3) avec une double sortie d’échappement centrale et des boucliers plus enveloppants.
Noblesse du V6
Un tour de clé, et le V6 3.2 s’ébroue dans une sonorité aussi grave que grisante. Né VR6 pour “V Reihe” signifiant V6 en ligne, ce bloc s’est longtemps illustré pour sa compacité lui permettant de se loger dans une traction en position transversale. Affichant désormais une cylindrée de 3 189 cm3, il profite d’un calage variable à l’admission comme à l’échappement. Spontané et offrant des relances énergiques, il peut être associé à la boîte à double embrayage DSG (option). L’effet bénéfique du kickdown se fait ressentir lors des reprises, avec des chronos qui ne laissent aucune chance à la concurrence. Si la R32 établit de nouveaux records d’accélération lors de sa sortie, l’arrivée de la nouvelle Audi S3 ou de la Seat Leon Cupra ne tarde pas à inverser la donne. L’Ibérique, simple traction et moins puissante, remet rapidement les pendules à l’heure en bouclant le 1 000 m D.A. six dixièmes plus vite : 26’’1 contre 26’’7 pour la Golf, la S3 (265 ch) jouant quant à elle dans une autre catégorie avec un étonnant 25’’5 ! Le poids conséquent de la R32 (1 609 kg) et la gestion de la boîte DSG (lors de départs) ne sont pas étrangers à ces performances moyennes.
La Teutonne a cependant d’autres arguments à faire valoir, à commencer par une transmission intégrale rassurante et procurant une motricité exemplaire. Malheureusement, le différentiel central de type Haldex privilégie nettement la répartition du couple sur l’essieu avant, et le sous-virage qui en découle, plus castrateur que rassurant, ne prédestine pas la R32 à un usage sur circuit. En forçant un peu plus à l’inscription, la poupe accepte de prendre le large, mais l’ESP ne tarde pas à mettre son grain de sel à la moindre pression sur la pédale de freins. Pas très sport… La boîte DSG souffre pour sa part d’une gestion inadaptée si l’on veut sortir la grosse attaque. Ces quelques griefs se font vite oublier au regard de l’équilibre du châssis et de la prise de roulis inexistante permettant d’aborder les longues courbes sans retenue. Une chose est certaine, la R32 distille un véritable plaisir de conduite.