Bon, je dois bien l’avouer, je n’étais pas surexcité à l’idée d’aller me taper un froid polaire pour faire de la glisse sur 4 roues. En vieux pistard, adepte du grip et d’un peu de vitesse, l’idée de faire des contre-braquages permanents ne m’a pas toujours titillé. Et puis, comme souvent, les copains ne cessent de te dire de venir avec eux. Et ceux qui y sont déjà allés, ne cessent de me dire : « tu verras, c’est top ! ». OK, je m’inscris, je vais voir ce qu’est vraiment un stage sur glace
RDV est donc pris le matin tôt à Orly pour retrouver le reste du groupe d’une douzaine d’âmes enthousiastes pour prendre un vol direct vers Luleå (prononcez « Louléo », en suédois). Une fois sur place, direction le petit village d’Arvidsjaur (4500 habitants quand même…), qui est la base officielle de l’équipe 4Move (découvrez leur site ici) pour tout l’hiver.
Premier jour
Tout est intégralement blanc autour de nous (les routes aussi) et il fait une température qui me fait déjà regretter le Sud de la France… Les lacs autour de la ville sont tous totalement gelés, et dès le lendemain matin, direction l’un d’entre eux sur lequel on trouve plusieurs configurations de piste (la plus grande fait plus de 5 kms quand même !), un tipi dédié à la mise au chaud (et au ravitaillement des participants), et surtout les premières autos qui nous attendent sagement avec leurs pneus cloutés.
Que ce soient les BMW, Porsche, Alpine, Nissan ou Toyota, on a droit à une diversité de style de voitures (moteur avant, central ou arrière), mais aussi de puissance (de 250 à 450 chevaux) ou de boîte de vitesse (manuelle ou séquentielle). Finalement, je commence à me dire que ça va me plaire cette petite virée chez le Père Noël !
Toute l’équipe 4Move nous attend, elle comprend pas moins de 8 coachs (pour 12 participants, c’est quasiment du cours particulier) et autant de voitures à essayer tout au long de la journée. Dès le départ, j’avoue mon inexpérience mais les coachs me donnent vite les fondamentaux nécessaires pour arriver à mettre (un peu) les voitures en travers et à les faire glisser. Leur approche très bienveillante met vite à l’aise. Les vitesses atteintes sont évidemment indignes, et on doit vite ranger notre égo de pistard pour le remplacer par un nouveau mode cérébral totalement inverse à ce que nous avons l’habitude de gérer : Il faut provoquer la glisse (un coup de volant + le frein), glisser, contre braquer, et utiliser son accélérateur à bon escient pour prolonger l’effet tout autour du virage.
Force est de constater qu’une fois ce cap cérébral passé, ce truc devient vite addictif ! On prend du plaisir à 40 à l’heure (si si, je vous le promets !) et les premiers têtes-à-queues arrivent car on se laisse vite griser. Beaucoup d’entre nous sont novices comme moi, et leurs impressions sont très positives :
Pour Bastien (qui ne fait pas de circuit), la motivation a été d’abord de venir avec les copains : « j’aime le dépaysement total et cette nouvelle façon d’appréhender la conduite et la glisse. Les sensations sont très vite venues et le plaisir est au rdv ! les coachs sont en plus très accessibles et m’aident à avoir mes premières marques ».
J’avoue que je partage totalement cela, et on trépigne tous à l’idée de finir le déjeuner pour y retourner ! Dans l’après-midi, on change de configuration de circuit, et il faut à nouveau s’adapter à un tracé que l’on découvre pour mettre en application d’autres techniques. Il est à présent clair qu’il est impossible de se lasser et on enchaine les tours, en sautant d’une voiture à l’autre. À la fin de la première journée, c’est plus de 3h30 chacun que l’on aura passé à conduire, et la lumière qui décline vite nous fait découvrir le pilotage de nuit (qui arrive vers 15h30 à cette période de l’année). Là encore, nouvelles sensations et nouveaux repères à apprendre.
Le retour à l’hôtel le premier soir est l’occasion de partager nos ressentis, mais aussi d’avoir les motivations de Jean-Christophe (le dirigeant de 4Move) sur ce qu’il voulait faire en créant ce concept. Pour lui, c’est simple : « liberté de découvrir ce pilotage, un coaching de qualité et un temps de roulage important pour bien apprendre et rapidement progresser. Et quand on est un petit groupe et qu’il y a un gros panel de voitures différentes, on sent très vite une super ambiance entre les participants qui se font vraiment plaisir en venant ici. »
Deuxième jour
Le lendemain matin, retour sur le lac où une nouvelle invitée nous attend avec la Ford Mustang et son caractère de « muscle car » qu’il va falloir dompter ! La bête est joueuse et le simple fait de mettre un peu de gaz, la met en glisse tout de suite ! Rien à voir avec les Alpine A110 qui sont accrocheuses et redoutables sur ce tracé. Toutefois, même pour une pistarde comme Janis (elle est redoutable au volant de son A110), le fait de revenir est toujours plaisant : « le panel de voitures est toujours aussi large. Evidemment qu’il y aussi beaucoup de fun mais on travaille les effets de l’appel-contre appel qui est bien plus facile à maitriser sur la glace que l’asphalte, et c’est super dépaysant ! ».
L’après-midi voit encore arriver une nouvelle participante avec la Porsche Cayman GT4 et ses clous tous neufs. Elle doit finir de nous convaincre que sans contrôle, la puissance n’est rien… Je m’y lance et là encore, grosse découverte ! On rentre beaucoup plus vite dans les virages grâce à un grip énorme, et l’auto permet des glisses qui commencent à flirter avec les 70-80 km/h. Toujours sous la supervision des coachs, je découvre une nouvelle facette du pilotage sur glace qui finit de me convaincre : j’ai bien fait de craquer, et d’écouter les copains…
J’en parle avec Viviane (une pistarde avertie en Lotus) qui me confie : « ce n’est vraiment pas les mêmes sensations et j’ai bien moins peur de sortir de la piste et c’est une vraie découverte. La glisse c’est une vraie sensation de liberté ! ». Christophe, fidèle adepte de l’A110 sur les trackdays, trouve que son auto favorite sait aussi « être redoutable sur la glace ! Et quel plaisir de découvrir toutes ces différences entre chaque voiture ! Que ce soit avec un moteur avant ou un moteur arrière, toutes les différences sont exacerbées sur la glace. ».
Le besoin d’y retourner très vite
Tout cela passe évidemment trop vite, on termine toutefois cette petite escapade par une matinée en moto neige qui nous permettra d’expérimenter de nouvelles sensations (à plus de 100 km/h sur les lacs gelés) dans des paysages absolument incroyables, au milieu de nulle part. Je me dois de chaleureusement remercier toute l’équipe 4MOVE de Jean-Christophe DAVID, mais aussi tous les copains qui m’ont supporté pendant ces quelques jours en Laponie. Je suis à présent certain qu’il est impossible d’être déçu en se rendant là-bas.
Mais surtout, une chose est sûre, je vais revenir…
Olivier.
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