L’histoire des 911 Touring
Si la première Porsche GT3 a été conçue sur une base de 911 Type 996, la première version Touring du modèle iconique de la marque de Stuttgart remonte à 1967 avec la 911 T de 110 ch qui était accompagnée au catalogue d’une version L (‘Luxus’ qui deviendra E), d’une S (‘Sport’) plus puissante (160 ch) ainsi que d’une 912 Targa. L’idée de la T était de proposer une version économique située entre la 912 et la 911 et doté de fait d’un intérieur dépouillé et de jantes acier, ce qui en faisait également une base idéale pour les versions de compétition. La notion de confort arrivera dès l’année suivante avec la possibilité de choisir un pack confort. La T disparaît en 1973 pour être remplacée par la 911 tout court. L’année suivante, c’est l’appellation Carrera toujours en vigueur aujourd’hui qui fait son apparition.
Mais ce badge Touring va très vite revivre puisque la pionnière des 911 extrêmes, la 2,7 RS de 1973, sera déclinée en trois versions : Sport/Lightweight, RSR ou Touring. Cette dernière finition diffère toutefois de celle des modèles standards car elle proposait aux clients de choisir une 2,7 RS mécaniquement identique aux versions destinées au circuit mais dotée d’un équipement nettement plus fourni. La 911 2,7 RS Touring oubliait les éléments en fibres de verre et offrait même la possibilité d’installer un toit ouvrant ou les vitres électriques. C’était la la 2,7 RS de route par excellence.
Après plusieurs années d’oubli, Porsche va remettre au goût du jour la Touring. Face à l’agressivité extérieure de plus en plus assumée des nouvelles GT3 et devant le succès de la 911 R de 2016, Porsche choisit de sortir une nouvelle variante de sa 991.2 pour satisfaire les clients souhaitant le tempérament d’une GT3 mais avec un look plus discret : ce sera la 911 GT3 équipée du Pack Touring ou en plus court la 911 GT3 Touring sur la génération 992.
« Notre » Porsche 911 GT3 RT
Partant de cette histoire, Yannick Parot, ci-devant photographe pour Motorsport mais également bidouilleur de formes automobiles (autrefois sur papier pour Option Auto première génération), a imaginé la Porsche 911 GT3 RT.
Il est clair que lorsqu’on voit à quel point la nouvelle GT3 RS Type 992 est visuellement violente, il doit exister une clientèle pour un modèle avec le même châssis, la même mécanique, mais sans l’outrance de sa robe. « Notre » 911 GT3 RT récupérerait donc le flat 6 de 525 ch et 470 Nm. On peut même imaginer que sans son énorme aileron ni son arceau, elle ne pèserait pas plus lourd et resterait autour des 1500 kg. Mieux, plus fine, elle bénéficierait d’une meilleure vitesse de pointe que les 296 km/h de la GT3 RS. Et si l’option des Cup 2R était conservée, elle pourrait sans doute réaliser d’aussi bons, voire de meilleurs chronos en accélération que les 3″2 de la GT3 RS sur le 0 à 100 km/h ou les 10″9 s jusqu’à 200 km/h.
Pour les plus nostalgiques, vous aurez noté que Yannick a même pensé à proposer l’option ‘queue de canard’ pour l’aileron arrière qui, sans cela, serait évidemment mobile pour garantir à cette fusée discrète de ne pas décoller à l’orée des 300 km/h. En revanche, le suppression de l’aileron géant entraine fatalement la disparition de DRS d’une grande partie des 860 kilos d’appuis maxi annoncés sur la RS…
Pour la distinguer des versions plus sages, elle conserverait les spats autour de ses arches de roues avant et les découpes postérieures sauvages des ailes ainsi que ses évents sur les ailes et le capot (nécessaires pour fonctionner avec les nouveaux radiateurs).
Nicolas Gourdol qui réalise les chronos de Motorsport sur la Piste Club de Magny-Cours pense même que, comme ce fut déjà le cas avec la 911 R et la GT3 d’il y a 7 ans, les chronos pourraient être comparables (1’16 »), puisque le tracé de la piste, sans hautes vitesses, ne favorise pas vraiment les voitures à fort appui aéro.
Alors, vous aimez ? Et Porsche, cela va-t-il leur donner des idées ? Qui sait …