Personne n’a oublié la sonorité extraordinaire des Formule 1 de la fin du siècle dernier et des deux premières décennies du suivant. En ce temps-là, les voitures de course les plus performantes du monde comptaient en effet sur des blocs V12, V10 puis V8 dépourvus de tout système de suralimentation et capables de prendre plus de 18 000 tr/mn en régime maximal.
Des moteurs qui, lorsque l’une de ces voitures passait à proximité, faisait vibrer le corps dans son intégralité et obligeait souvent à se protéger les oreilles tant elles hurlaient fort. Ces moteurs atmosphériques ont définitivement disparu à la fin de la saison 2013, avec l’arrivée de la nouvelle réglementation des V6 turbo électrifiés toujours en vigueur actuellement.
Dès la saison 2026, ces V6 suralimentés vont évoluer avec une part de puissance électrique plus importante (mais pas de gros changement pour l’architecture du bloc thermique). Sauf que Mohammed Ben Sulayem, le directeur actuel de la FIA, rêve justement du retour des V10 atmo’ à l’ancienne : « nous devons explorer toutes les pistes pour le futur de ce sport, y compris le rugissement de V10 fonctionnant avec du carburant durable. Quelle que soit la solution choisie, nous devons maîtriser les coûts de la conception et du développement », a-t-il déclaré en marge de l’évènement organisé par la Formule 1 à Londres il y a quelques jours.
Stefano Domenicali, le président de l’entreprise qui organise la Formule 1, estime lui aussi qu’il faudrait simplifier la mécanique des voitures surtout si les technologies de carburant synthétique permettent de régler le problème d’image relative à la pollution.
Alors, peut-on se mettre à rêver de Formule 1 équipées de beaux V10 atmosphériques dès la fin de la décennie actuelle ? Peut-être, même si cette technologie s’oppose totalement aux tendances actuelles.