Le processus de validation de l’interdiction des moteurs thermiques à partir de 2035 arrivait à son terme. Après la validation du Parlement Européen le mois dernier, il n’y avait objectivement plus d’espoir de voir cette mesure amendée ou tout simplement remise en cause puisque, pour qu’elle soit définitive, il ne restait plus aux 27 États membres qu’à valider le texte lors d’une réunion de leurs ministres prévue mardi à Bruxelles. Rien ne semblait plus pouvoir empêcher l’issue fatale puisqu’ils l’avaient déjà voté en octobre dernier.
Toutefois, à la surprise générale, le vote vient d’être reporté à une date inconnue suite à un revirement surprise de l’Allemagne. Si l’Italie, la Pologne ou la Bulgarie sont ouvertement contre cette mesure, cela ne suffisait pas à bloquer la mesure. Mais avec le soutien inattendu de l’Allemagne dont le poids dans le vote européen est loin d’être négligeable (pour le remporter, il faut atteindre au moins 55% des États représentant au moins 65% de la population de l’UE), tout est remis en cause.
La Suède qui assure la présidence du Conseil de l’UE à Bruxelles a annoncé que les représentants des 27 ont « décidé de reporter la décision à une réunion ultérieure et qu’ils reviendront sur ce sujet en temps voulu« . Preuve que tout est à nouveau sur la table.
En fait l’Allemagne (comme l’Italie), protestent contre le fait que le Parlement n’a pas tenu sa promesse d’intégrer les carburants synthétiques et plus largement les technologies alternatives au tout électrique dans le plan de suppression des émissions de gaz à effet de serre dans l’automobile. Plusieurs constructeurs majeurs estiment que le dogme du tout électrique n’est pas pertinent dans l’optique recherchée et qu’il faut laisser la porte ouverte à toutes les technologies pour atteindre l’objectif tout en évitant les cataclysme sociaux dont cette révolution parait de plus en plus porteuse. Pour ces constructeurs, si le politique doit imposer la norme, ce sont à eux de trouver le moyen d’y parvenir en brossant une large palette de technologies différentes. Et plus on s’approche de la date fatidique et moins le tout électrique semble être la réponse idéale.
Il faut se féliciter que les constructeurs ont enfin trouvé le moyen de se faire entendre. C’était la dernière limite. Reste plus qu’à attendre de voir ce qu’il va accoucher de cette rébellion de dernière minute et si les moteurs thermiques peuvent être sauvés.