Douze ans sans aucun roadster au catalogue, c’est long pour un constructeur dont la réputation s’est faite sur ce type de véhicule. C’est pourtant le temps qui s’est écoulé depuis que MG a mis au rancart la vieillissante TF. Cette longue attente a fait grandir les espoirs placés dans son successeur électrique, le Cyberster. Il ne s’agit pourtant pas d’un successeur direct de la MGF et de la TF.
Le poids de l’attente
Même si elle a elle aussi deux portes et une capote, c’est à peu près là que s’arrêtent les comparaisons. Le nouveau modèle phare de MG a apparemment senti peser sur ses épaules tout le poids de cette attente, un poids qu’elle a transféré dans cette voiture nettement plus grande, plus lourde et beaucoup plus puissante que ses devancières.
En effet, le Cyberster est aujourd’hui si lourd que l’on pourrait mettre une MGB et un TF de l’autre côté de la balance sans qu’ils arrivent à la faire pencher de leur côté. Avec 1920 kg annoncés, il est entre 300 et 500 kg plus lourd que ses rivales modernes qui sont désormais les Porsche 718 Boxster et BMW Z4. Finie la comparaison avec la Mazda MX-5 qui n’est même plus dans le viseur en termes de prix, de poids et de performances.
Au volant
Même dans sa version propulsion à moteur unique que nous avons conduite sur la côte est de Hainan, le Cyberster développe 250 kW, ce qui équivaut à une puissance de 340 ch comparable à celle d’une Z4. Cela lui permet d’abattre le 0 à 100 km/h en 4″6. Au volant, elle semble aussi rapide que le suggère ce chiffre même si lorsque vous enfoncez l’accélérateur, elle semble peiner à prendre de la vitesse. Cela laisse supposer que ce chrono pourrait être meilleur avec une cartographie d’accélérateur moins restrictive. Dans sa version à deux moteurs, le Cyberster réalise l’opération en seulement 3″2, le moteur supplémentaire monté à l’avant portant la puissance totale à 400 kW, soit 544 ch.
La capacité du Cyberster à déplacer ce poids ne se limite toutefois pas aux lignes droites. Le réglage du châssis a été supervisé par Marco Fainello, le responsable du comportement dynamique de la Ferrari FXX qui fut également impliqué dans les cinq titres de Michael Schumacher chez Ferrari. Le Cyberster fait preuve d’un équilibre et d’une agilité remarquables lorsque vous la bousculez.
Sur la route, elle vous paraît deux fois plus légère qu’elle ne l’est en réalité. La direction est légère mais offre un retour d’information rassurant. La confiance et la facilité d’utilisation qui se dégagent du Cyberster lorsque vous accélérez très fort ou que vous vous engagez dans les courbes sur un sol humide laissent penser qu’il ne serait pas ridicule sur un circuit, au moins pour quelques tours.
Malgré son poids, la confiance est tout aussi grande au freinage. MG affirme que les étriers de freins Brembo à quatre pistons stoppent le Cyberster lancé à 100 km/h en seulement 33 mètres. Une palette située à gauche du volant permet de régler la puissance du freinage régénératif selon trois modes qui sont moins prononcés que dans certains autres VE. Ils n’arrêtent pas complètement la voiture comme dans une Tesla, par exemple.
Au quotidien
Si l’on met de côté ses prétentions sportives, le Cyberster se montre suffisamment souple et silencieux sur les routes accidentées pour en faire un véhicule de balade agréable. Il peut être utilisé au quotidien sans souci. Capote fermée, les bruits de la route sont très bien isolés, et même avec la capote ouverte et les vitres latérales relevées, la conversation n’est pas un défi. Seule ombre au tableau, la sonorité artificielle conçue par MG est si irritante que vous voudrez l’éteindre très vite.
Les clients des régions à la météo capricieuse seront sans doute rassurés d’apprendre que la capote qui s’ouvre et se ferme en 10″, et ce jusqu’à 50 km/h, est restée étanche même sous de violentes averses de mousson. L’intérieur de la voiture fait très haut de gamme pour une MG. Il est revêtu de microfibre et de cuir Nappa rouge, avec de grands baquets en forme de Y offrant un maintien latéral important.
Le design intérieur plutôt audacieux comprend pas moins de quatre écrans, tous orientés vers le conducteur plutôt que vers le passager. Quatre écrans sembleraient exagérés même dans une voiture familiale à sept places, alors je vous laisse imaginer dans un roadster deux places. À vrai dire, un écran unique plus grand aurait été une meilleure solution même s’il est agréable de voir les designers MG faire preuve d’un peu de créativité.