Fini la construction des moteurs de Formule 1 servant à l’écurie Alpine, remplacée par un projet de supercar en plus de travaux de pointes sur la technologie électrique et d’une centralisation de tous les projets de sport automobile du groupe Renault. Voilà comment Luca de Meo compte transformer l’usine de Viry-Châtillon en pole d’excellence, nommé « Hypertech Alpine » et censé permettre à tous les salariés de conserver leurs emplois.
Dans le communiqué officiel publié en début de semaine, le groupe Renault affirmait que les partenaires sociaux avaient entendu ces projets dans des discussions « constructives ». Ce que contredisent justement les représentants du personnel de l’usine de Viry-Châtillon, qui viennent eux aussi de publier un communiqué officiel précisant leur avis sur la question.
Ils se déclarent opposés à ce projet : non seulement ils regrettent fermement que le groupe Renault renonce à la conception de son propre moteur en Formule 1, ce qui constitue un véritable abandon de cette expertise de pointe et risque selon eux de nuire à son image, mais ils dénoncent le projet en lui-même. « Le contenu, les ressources et la pérennité des nouveaux projets que la Direction souhaite apporter à Viry apparaissent encore très largement imprécis », remarquent-ils.
Surtout, ce projet implique pour eux une réduction du personnel : « Le site de Viry-Châtillon passera au 1er janvier de 500 à 334 emplois, avec la fin des contrats de nombreux prestataires », expliquent-ils, ajoutant s’attendre à « la perte d’une centaine d’emplois indirects chez les principaux partenaires d’ici fin 2024 ».
Après avoir rendu un avis défavorable à ce projet de transformation, les représentants du personnel s’en remettent désormais aux pouvoirs publics pour qu’ils « défendent la pérennité de l’emploi sur le site de Viry-Châtillon ».