Une citadine électrique de 540 chevaux, pure propulsion et construite autour d’un châssis en carbone ? Voilà exactement ce qu’est la nouvelle Renault R5 Turbo 3E, une sorte de délire automobile homologué pour la route qui rejoindra le paysage automobile en 2027 en 1 980 exemplaires (chiffre évoquant l’année de commercialisation de la légendaire Renault 5 Turbo).
Renault la qualifie d’ailleurs de mini-supercar, sans doute pour faire accepter le prix de 155 000€ qui en fait la citadine la plus chère de tous les temps. Et de très loin, puisqu’elle joue clairement dans la cour de voitures de sport, telle la Porsche 911 Carrera de 394 ch qui coûte 140 000 euros. Certes, c’est un prix sans options et sans malus mais tout de même.
Existe-t-il vraiment une clientèle pour une voiture répondant à ce cahier des charges hors normes ? Oui, selon les déclarations du directeur général de la marque Renault Fabrice Cambolive.
Selon lui, Renault aurait enregistré 500 commandes en quelques heures, avec des clients qui vont devoir déposer un premier acompte de 50 000€, puis le reste de l’addition lors de la réception de leur auto d’ici la fin de l’année 2027. Avec d’éventuels surcoûts en cas de personnalisation, comme pour une vraie supercar.
Ces 500 commandes s’ajoutent à 200 autres faites par les concessionnaires (toujours d’après Fabrice Cambolive), signifiant qu’il ne resterait plus que 1 280 « slots » disponibles alors qu’on est à un peu moins de deux ans de l’arrivée du modèle final.
Sachant qu’on parle d’un produit à la fois siglé Renault et disposant d’un moteur électrique, on peut dire qu’il s’agit d’un très bon démarrage. Certaines marques comme McLaren ont parfois plus de mal à trouver des clients pour leurs séries limitées : l’Elva, par exemple, avait dû réduire sa production faute de demande mais les prix dépassaient dans ce cas le million d’euros. On peut donc imaginer que pour des clients amateurs de supersportives et de supercars, l’histoire de Renault Sport ne les laissent pas insensibles et plus particulièrement les autos des années 80. Ainsi, ce revival déluré de la mythique 5 Turbo, bien qu’électrique, est particulièrement appétissant et au final, son tarif n’est pas si exagéré. Tout du moins pour ce genre de clientèle prête à mettre plus de 400 000 euros dans une Ferrari 296 GTB ou plus de 500 000 dans un Purosangue. Pour cette cible, 155 000 euros n’est pas énorme et il y a fort à parier qu’une Turbo 3E laissera plus de souvenirs qu’une simple 911 Carrera. Et qu’elle constituera sans doute un investissement plus rémunérateur sur le long terme.
Bref, les ingrédients d’un succès sont présents. Pour les premiers acheteurs, il faudra en tous les cas suivre l’évolution des commandes de ce modèle très spécial car Renault compte sur les acomptes pour financer le développement du projet.