C’est lors du prochain Chantilly Arts et Élégance du 12 au 15 septembre que sera présenté le concept-car DS SM Tribute qui, comme son nom l’indique, est un hommage à la spectaculaire Citroën SM à moteur Maserati des années 70 qui fête cette année ses 50 ans. Mais un peu comme avec la R17 restomod de Renault, on peut se demander quelle sera l’utilité d’un tel engin sachant qu’il sera unique et ne préfigure a priori aucun modèle de série à court ou moyen terme. Aime-t-on tant que ça se faire du mal chez Citroën/DS pour basculer dans le SM Tribute ?
Et de nous questionner sur la stratégie de DS qui, il faut aussi le rappeler, n’a plus sorti de nouveautés depuis 2021. Par ailleurs, voir que DS qui a toujours refusé de s’inspirer esthétiquement du passé pour ses modèles se met à confisquer les icônes de Citroën pour communiquer ne fait que rajouter à la confusion que l’on a en évoquant cette marque censée évoluer dans le segment Premium. Et puis, pourquoi dévoiler un coupé 2+2 (magnifique ou pas, là n’est pas la question) quand le plan Produits de cette marque en manque de succès et d’histoire ne prévoit a priori que des SUV (même si on attend encore la version de production du concept DS Aero Sport Lounge) ? Oui, pourquoi ? À part générer de la frustration, je veux dire…
Tout le monde se souvient de ces concepts fantastiques Citroën Metropolis ou DS Numéro 9 qui n’ont abouti au final qu’à une piètre DS9 bien loin d’évoquer l’univers du haut de gamme (et qui pouvait même paraître moins haut de gamme que sa cousine 508). DS pensait faire son beurre en Chine mais la marque n’est jamais parvenue à s’imposer là-bas et doit donc revoir ses plans dans un contexte certes compliqué. Alors que ses ventes commencent à dangereusement baisser, la seule nouveauté qu’on nous propose est un hommage absolument gratuit à la Citroën SM qui va simplement faire causer en disant une nouvelle fois que tout cela n’amène jamais à rien.
Thierry Metroz, le patron du style DS a toutefois laissé poindre un revirement de pensée sur les icônes réinterprétées en déclarant « Nous désirons cultiver notre héritage grâce à nos icônes que sont les DS et les SM. Nous y puisons notre engagement pour un design d’avant-garde. » Frédéric Soubirou, patron du style extérieur DS ajoute : « Nous nous sommes inspirés en observant plusieurs modèles de SM, dont des prototypes ou les deux SM présidentielles. Elles avaient une caractéristique notable, comme une signature. Elles donnaient l’impression de voler sur la route, elles étaient très aériennes. Nous y avons ajouté quelques marqueurs très actuels de nos travaux. »
La verrière avant de la SM qui protégeait les six optiques est réinterprété à travers un écran 3D qui s’allume jusqu’en son centre, encadré par une signature lumineuse composée de trois modules de chaque côté et de huit pointes de diamant et de Leds verticaux déclinés en triade qui se rejoignent en un point comme une étrave de bateau.
Certaines proportions de la SM originelle sont conservées avec une longueur de 4,94m (+ 3 cm) et une hauteur de 1,34m (+ 2 cm), mais sa largeur de 1,98m gagne 14 cm. Quant à la garde au sol, on oublie la suspension pneumatique haute puisqu’elle passe à 12 centimètres (- 3,5 cm) tandis que la taille des roues explose à 22 pouces.
Visiblement, il a manqué soit du temps, soit de l’argent pour finaliser l’intérieur de ce SM Tribute qui n’existe qu’en virtuel à ce jour. Il s’agit là encore d’une réinterprétation de l’intérieur extrêmement moderne de la SM d’origine et notamment de ses sièges à coussins horizontaux très typiques des sportives de l’époque. Notez aussi les décors Point perle sur les contre-portes qui comportent de véritables perles reflétant subtilement les animations lumineuses de l’habitacle. Cette référence à la joaillerie se retrouve sur la molette de commande en cristal, tout comme sur le centre du volant.
On ne sait pas quelle est la motorisation imaginée pour ce SM Tribute, ce qui est là aussi dommageable quand on se souvient que la SM originelle disposait d’un V6 Maserati sous le capot. Certes, pas très fiable mais cela faisait quand même rêver.
En bref, où va DS ?