C’est en tombant sur une news AutoPlus (les gars en chemise rouge) que j’ai pensé que c’en était trop.
Dans ce papier au demeurant intéressant, on apprend que la Ford Mustang s’est vendue à 44 003 exemplaires aux États-Unis durant l’année 2024 tandis que la Ford Mustang Mach-e (électrique donc) a séduit dans le même temps 51 745 clients (+27%). Comme il s’agit de la première fois que les ventes du Mach-e électrique dépassent celles de la Mustang thermique, l’article s’embarque dans une explication un brin tirée par les cheveux consistant à dire que le monde change et que les clients de Mustang commencent à préférer l’électrique aux moteurs thermiques.
« Alors que la Mustang à essence commence à perdre de son attrait auprès des consommateurs, la Mach-E, elle, semble être sur la bonne voie pour devenir la nouvelle référence dans la gamme Ford. Ce crossover électrique n’a peut-être pas le pedigree des versions à essence, mais il incarne une nouvelle vision, celle d’une Mustang pour une génération consciente des enjeux »
Mais comment peut-on décemment comparer ces deux modèles alors qu’il s’agit en réalité de mettre face à face les ventes d’un énorme SUV familial électrique 5 portes et un coupé 2 portes sportif à moteur V8 ? Comment peut-on se laisser prendre par le marketing à ce point ? Celui qui a eu l’idée de baptiser ‘Mustang’ un SUV électrique de deux tonnes (qui est sans doute le même qui a baptisé Capri un autre SUV électrique) s’est assis sur 60 ans d’histoire sans aucune forme de déférence à la légende Mustang. À côté du Mustang Mach-e, une Alpine A290 pourrait être vue comme un pur produit de Jean Rédélé. Et cela reviendrait à comparer les ventes de Renault Rafale avec celles de l’Alpine A110. Bref, on ne peut pas leur donner raison.
Si, en 2024, un SUV électrique familial de 2 tonnes abusant d’un blason légendaire s’est plus vendu qu’un coupé V8 de grande lignée (qui plus est en plein renouvellement), je serais plutôt tenté de dire que ce n’est pas trop tôt et que cela démontre à quel point Ford s’est fourvoyé dans son projet. Ne pas être capable de vendre plus de SUV 5 portes que de coupé 2 portes en 4 ans d’existence, c’est tout sauf une preuve de réussite ou l’illustration d’un basculement. Et laisser penser que les clients des deux véhicules recherchent la même chose et optent au final pour le Mach-e est aussi très mensonger.
Bref, pour enfin appeler un chat un chat et redevenir sérieux en 2025, arrêtons de donner le nom Mustang à la Ford Mach-e. Ce sera mieux pour tout le monde…