Les voitures qui parviennent à remporter les 24 Heures du Mans au classement général dès leur première participation sont rares. Avant la Ferrari 499P victorieuse l’an passé dès sa première tentative, il fallait remonter à l’année 1995 pour trouver une auto d’un constructeur sacrée d’office (la McLaren F1). Mais une auto qui s’impose d’office et qui réédite l’exploit l’année suivante, c’est encore plus fort.
La Scuderia Ferrari a tenu un rythme impressionnant pendant toute la course, dominant la première heure des 24 Heures du Mans 2024 sur le sec avant de garder la tête lors des premières averses. Malgré des Toyota revenues au sommet pendant la nuit en profitant de nombreuses neutralisations dues à la forte pluie et d’un meilleur rythme dans plusieurs phases importantes de l’épreuve, la Ferrari numéro 50 de Antonio Fuoco, Miguel Molina et Nicklas Nielsen a réussi à tenir tête à la meilleure des Japonaises (après une frayeur dans la dernière heure avec une portière récalcitrante). Très compétitifs eux aussi, Porsche et Cadillac ont brièvement occupé la tête de la course avant de connaître des fortunes diverses (erreurs de stratégie, accidents et pannes).
Derrière, BMW a été terrassé par les accidents (dont une touchette spectaculaire provoquée par l’une des Ferrari) et affichait une pointe de vitesse prometteuse. Lamborghini a réussi à rallier l’arrivée avec ses deux voitures, même si leur rythme était bien trop tendre pour inquiéter les meilleures rivales. Et les Français ?
Hélas, cette édition des 24 Heures du Mans a été catastrophique pour Alpine et Peugeot. Du côté de la division sportive du groupe Renault, la semaine des 24 Heures du Mans avait pourtant bien commencé : débutantes, les deux A424 réalisaient des performances surprenantes aux essais, aux qualifications et en début de course. Elles ont ensuite abandonné de façon quasi-simultanée à la fin de la journée du samedi, en proie à de gros problèmes moteur. L’issue est brutale mais au moins, les voitures semblent bien nées et rapides.
Du côté de chez Peugeot, la fiabilité était bien au rendez-vous et les deux 9X8 finissent classées. Mais cette version évoluée de la 9X8, si attendue depuis l’année dernière, a été terriblement lente par rapport aux Ferrari, Toyota et autres Porsche. Les Françaises n’ont même pas réussi à terminer dans le top 10, éjectées par la meilleure Lamborghini débutante !
Le bilan est donc plus inquiétant pour Peugeot qui disputait là ses deuxièmes 24 Heures du Mans avec la 9X8. L’écurie française n’a visiblement pas encore réussi à exploiter le châssis très différent par rapport à celui de la précédente mouture de l’Hypercar. Espérons que Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis connu pour ne pas apprécier de dépenser trop d’argent, n’en profite pas pour mettre fin au projet. Ce serait un terrible échec pour la marque de Sochaux…
En LMP2, c’est l’Oreca n°22 de United Autosports (Olivier Jarvis, Nolan Siegel et Bijoy Garg) qui l’emporte.
En LMGT3, c’est Porsche avec l’équipage Richard Lietz, Morris Schuring et Yasser Shahinqui qui impose la 911 n°91, dans la Sarthe.