La nouvelle Bugatti Tourbillon (2024) est une pure folie mécanique

Le pitch

16 ans après la sortie de la Veyron de 1001 ch, Bugatti dévoilait la Chiron de 1500 ch. Cela fait donc désormais 20 ans que la firme de Molsheim a inventé le segment des hypercars. Passé sous le giron de Mate Rimac, Bugatti a pensé qu’il était temps de revoir le concept en revoyant complètement le cahier des charges avec cette nouvelle Tourbillon qui inaugure une nouvelle monocoque et un nouveau moteur.

Pourquoi Tourbillon ? Bugatti explique que » le tourbillon est une invention horlogère d’un génie suisse vivant en France en 1801. Il s’agit d’une création originale sans équivalent, à la fois complexe et magnifique, qui permet de contrecarrer les effets de la gravité sur une montre afin d’assurer une meilleure régularité de la montre. Plus de 200 ans plus tard, il est toujours considéré comme le summum de l’horlogerie« .

Les perfs et les specs

Quand on pense qu’on a longtemps cru que cette nouvelle Bugatti serait une Rimac Nevera à peine améliorée, on en rigole. Exit le W16 8,0 litres quadriturbo, bonjour le V16 atmosphérique conçu en collaboration avec Cosworth. Ce bloc en position centrale ne pesant que 252 kg est associé à deux moteurs électriques à l’avant et un troisième à l’arrière. La Tourbillon produit au total 1800 ch dont 1000 proviennent du V16 atmosphérique qui prend, rappelons-le, 9000 tr/mn.
La batterie refroidie par huile est d’une capacité de 25 kWh (système 800 V), la Tourbillon est capable de rouler 60 km en tout électrique.

Bugatti s’enorgueillit de proposer une Tourbillon hybride plus légère de 0 à 50 kg (selon équipement) par rapport à la Chiron de 1995 kg alors même qu’elle embarque 300 kg d’hybridation. Les performances restent dantesques :

0-100 km/h : 2.0 s
0-200 km/h : <5 s
0-300 km/h : <10 s
0-400 km/h : <25 s
V-Max : 445 km/h (le système à deux clés est conservé avec une première V-Max à 380 km/h)

La nouvelle coque est conçue à partir de carbone T800 qui permet d’alléger l’ensemble et d’intégrer la batterie à la structure. La suspension multibras avant et arrière est en aluminium forgé et pèse 45% de moins que celle de la Chiron qui utilisait une double triangulation en acier. Les Michelin Pilot Cup Sport 2 en 285/35 R20 à l’avant et 345/30 R21 à l’arrière ont été développés sur mesure pour la voiture.

Vous vous doutez que la balance aérodynamique d’une auto dépassant les 400 km/h est particulièrement soignée, car il faut tenir la voiture au sol mais aussi assurer le refroidissement du V16. Grâce à une étude poussée, le nouvel aileron arrière reste même invisible lors des runs de v-max, assurant un équilibre parfait des forces générées. L’aileron est par ailleurs toujours utilisé pour augmenter l’appui à basse vitesse et comme aérofrein pour améliorer la stabilité à la décélération.
Cette balance aérodynamique est générée en grande partie par le nouveau concept de diffuseur, qui s’élève juste derrière l’habitacle à un angle idéal pour maintenir la Tourbillon collée au sol. Ce nouveau diffuseur très agressif est conçu pour servir également de crash-box, ce qui le rend à la fois extrêmement efficace tout en étant invisible, permettant ainsi le design très aérien de l’arrière de la voiture.

Le look

Même si le moteur et la monocoque sont inédits, le style ne pouvait pas s’éloigner exagérément de celui des Veyron et Chiron. Nous sommes donc en présence d’une évolution de la dernière nommée qui était elle même une évolution de la première mouture. Les lignes et le regard s’aiguisent, les hanches se musclent, l’auto parait plus effilée, plus tendue, plus large.

Pour respecter l’analogie horlogère de son nom, la Tourbillon adopte un habitacle qui rappelle beaucoup les Pagani (en plus sobre) et qui se veut éternel, comme le sont les montres mécaniques. Elle utilise donc un certain nombre de techniques de conception et d’ingénierie qui ne vieilliront jamais, notamment un combiné d’instrumentation entièrement analogique fabriqué par des horlogers suisses et façonné avec le même soin et la même attention que ceux que l’on trouve dans les plus grands garde-temps du monde.

Le combiné est donc composé de plus de 600 pièces fabriquées en titane ainsi qu’avec des pierres précieuses telles que le saphir et le rubis. La structure contenant les compteurs est construite avec une tolérance maximale de 50 microns, la plus petite étant de 5 microns, et ne pèse que 700 grammes.
Autre prouesse technique, la jante du volant tourne autour de cette pièce maîtresse à l’ingénierie complexe dans une configuration connue sous le nom de volant à moyeu fixe. Grâce à cela, la vue sur les compteurs restera dégagée quel que soit l’angle de braquage, car les branches du volant s’étendent jusqu’à l’arrière du combiné d’instruments.

La console centrale est quant à elle un mélange de cristal et d’aluminium usiné dans la masse (comme les boutons et molettes). Ce verre est fabriqué en 13 étapes distinctes afin de s’assurer qu’il soit à la fois parfaitement transparent et extrêmement solide et sûr en cas d’accident. Le démarrage du tout nouveau V16 atmosphérique et du bloc électrique a été conçu pour être une expérience physique ainsi qu’un clin d’œil aux rituels des automobiles de collection. Il faudra donc tirer une commande pour démarrer et la pousser pour s’arrêter.

À bord, on ne trouve qu’un seul écran (avec Apple CarPlay) mais il reste totalement caché et n’apparait qu’à la demande du conducteur en seulement 2 secondes (ou 5 secondes en mode grand angle).

Les sièges sont fixés à la coque et ce sont le volant et le pédalier qui sont réglables. Même le système audio n’est pas conventionnel puisqu’il est conçu sans haut-parleurs traditionnels. Il comprend des excitateurs qui utilisent les panneaux de porte et tous les panneaux intérieurs existants comme haut-parleurs. Il s’agirait selon Bugatti d’un système plus léger et plus efficace que les systèmes audio traditionnels.

Et sinon, tout le monde aura remarqué les portes en élytre qui indiquent que l’on est dans l’univers des autos pas comme les autres.