D’importants changements
Glissez-vous dans le siège conducteur de cette deuxième génération de GR Yaris dévoilée hier, posez vos mains sur le volant et jetez un coup d’œil autour de vous. Vous pourriez en conclure que Toyota a enfin fini le travail. La position de conduite trop haute de la première Yaris en a gêné plus d’un, mais Toyota ne s’est pas contenté d’abaisser le siège de 25 mm : la colonne de direction et le volant ont été repositionnés en conséquence, le rétroviseur est désormais plus haut et l’écran central a été intégré dans un nouveau tableau de bord sur mesure abaissé de 50mm qui améliore la visibilité. Avant même d’avoir tourné le volant, la voiture vous paraît déjà transformée. Et ce n’est pas tout.
La petite Yaris était déjà une voiture très rapide, mais malgré son caractère, ses capacités et son pedigree WRC, il y avait matière à amélioration, un peu comportement dynamique mais surtout en termes d’ergonomie. Pou cela, plusieurs composants et leurs caractéristiques ont été modifiés ou redessinés afin de répondre aux remarques des clients, des pilotes de course et de rallye maison, et à l’expérience acquise en compétition.
Les trois titres WRC Pilotes et Constructeurs et le succès inattendu de la voiture actuelle ont encouragé Toyota à adopter une approche globale pour améliorer la Yaris. La firme avait prévu de construire 25 000 exemplaires, soit le nombre requis pour homologuer la carrosserie en WRC (une règle abandonnée par la suite), mais en trois ans, plus de 32 000 exemplaires ont été livrés et la demande reste forte. Rien qu’au Royaume-Uni, 10 000 commandes n’ont pas encore été honorées.
Outre le nouveau tableau de bord à l’ergonomie revue, le trois cylindres 1,6 litre turbo a vu sa puissance passer de 261 à 280 ch, il y a désormais trois modes de conduite tandis que la répartition du couple aux quatre roues a été revue. Par ailleurs, les retours d’expérience de la compétition ont permis de renforcer la coque et d’améliorer l’emplacement des jambes de force avant afin d’atténuer les variations de géométrie de la suspension sous l’effet de la charge. Quelques options intéressantes, issues du sport automobile, seront également proposées, notamment des conduits de refroidissement des freins avant, une alimentation en air froid pour le moteur et un système de vaporisation d’eau sur le radiateur.
Plus qu’une seule version
Nous avons conduit des prototypes de pré-série sur le circuit de Jarama, en Espagne. Je craignais que ce circuit, certes varié, ne soit pas le meilleur endroit pour évaluer une voiture de route, mais je m’inquiétais pour rien. Il n’existe plus qu’une seule version baptisée « Circuit Pack », avec des différentiels Torsen à l’avant et à l’arrière, et j’ai d’abord essayé la boîte manuelle six vitesses. En effet, il existe maintenant une option boîte automatique à huit vitesses et convertisseur de couple.
L’essai sur le circuit de Jarama
La nouvelle position de conduite et le nouveau tableau de bord donnent à l’habitacle une ambiance plus sportive, tout comme la nouvelle instrumentation numérique. Le passage des vitesses est plus fluide et, à la sortie de la voie des stands, le moteur plus puissant s’emballe et propulse la Yaris vers l’avant, mais après quelques virages, ce n’est pas cela qu’on retient mais la position de conduite abaissée et le comportement dynamique retravaillé. Cela change catégoriquement l’expérience. La fermeté des ressorts a été augmentée et la barre antiroulis avant est également plus épaisse, ce qui réduit logiquement les mouvements de caisse mais le fait d’être assis plus bas donne également l’impression que le roulis et la plongée sont moins importants. Cela décuple les sensations en fait.
Une transmission remaniée
La répartition du couple a été revue : le mode Normal reste à 60/40 avant/arrière, le mode Sport est remplacé par le mode Gravel à 53/47, tandis que le mode Track, qui était fixe à 50/50, varie désormais automatiquement entre 60/40 et 30/70. La Yaris à empattement court continue d’entrer vivement dans les virages, mais elle semble désormais plus stable et dénicher plus de grip, comme si ses quatre pneus travaillaient mieux sans être torturés par des patinages incessants.
Il suffit de monter à bord de cette nouvelle version pour découvrir que la position de conduite est nettement meilleure et que la nouvelle voiture a une consistance de direction plus cohérente et qu’elle active beaucoup moins son ESP. De plus, la nouvelle voiture est 10 km/h plus rapide en bout de ligne droite où elle dépasse les 210 km/h.
Boîte automatique en option
Toyota a développé une boîte automatique compacte à huit rapports lors de courses d’endurance et de rallyes. Ils affirment que les vitesses passent presque aussi rapidement qu’une Double Embrayage, qu’elle est fiable et qu’elle nécessite moins d’entretien. Elle réduit la charge de travail du pilote dans les épreuves d’endurance et ouvrira de nouveaux marchés. Sur la piste de Jarama, elle s’est montrée efficace, toujours sur le bon rapport et avec des changements de vitesse rapides et fluides, même si la conduite sur route où le rythme peut fluctuer d’un virage à l’autre sera sans doute un test plus sévère.