Lorsqu’elle est évoquée pour la première fois en 1965 à Turin, la Miura est un mystère mais déjà un évènement. Lamborghini ne présente en effet pas sa voiture complète et garde secrète sa ligne fantastique signée Gandini pour Bertone, mais un simple châssis roulant qui présente la particularité d’avoir son moteur en position centrale arrière. En plus de sa position inédite, ce V12 4,0 litres est placé transversalement dans le châssis (inspiré par les travaux d’Alec Issigonis pour la Mini) et associé à une boîte pont 5 rapports. L’auto dispose en outre de freins à disques aux 4 roues et d’une suspension indépendante.
Le public est stupéfait par l’audace technologique qui dépasse de loin ce que propose la concurrence de Maranello à l’époque et les chèques affluent à Sant’Agata Bolognese. L’année suivante à Genève, Lamborghini met le second coup de lame en présentant l’auto complète. Il s’agit d’une Miura P400 rouge équipée du V12 de 350 ch de la 400 GT qui subjugue par ses formes douces et élancées. Pour ne rien gâcher, la Miura deviendra aussi la voiture de production la plus rapide de la planète en atteignant 288 km/h.
Le modèle proposé à la vente à Villa Erba le 20 mai prochain est recouvert d’un Bianco Acrilico conforme à l’origine associé à un intérieur beige de Gobi. Il a été livré à son propriétaire le 12 août 1968 à Bologne. Il s’agit d’une P400 originelle (la 257e sur 475), qui a subi une restauration et une peinture complètes chez Marchesi & C. S.r.l of Modena en 2014. C’est un bout d’histoire qui peut être à vous si votre portefeuille est capable de sortir entre 1,3 et 1,5 million d’euros, soit l’estimation des experts de RM Sotheby’s (sans oublier les frais de 15%).
Mais cette Miura P400 est plus qu’une auto, c’est aussi un bout d’histoire et ça, c’est inestimable.