Né en 1948, le 6 en ligne XK de Jaguar a équipé toutes les voitures de Coventry, qu’il s’agisse de sportives, de berlines ou de modèles de compétition, jusqu’à ce qu’il soit rejoint par un V12 en 1971 et remplacé par le nouveau 6 cylindres AJ6 en 1984. Imaginé pendant la Seconde Guerre mondiale, le cahier des charges du XK explique sa longévité hors du commun : il devait, dès son lancement, être d’une puissance exceptionnelle pour pouvoir surpasser la concurrence durant de longues années. Il est apparu pour la première fois sur XK120 de 1948 (photo 1), sous sa forme originale « 3.4-litre » (comme l’écrivent les Anglais), ou plus précisément 3 442 cm3, développant ce qui était alors la puissance phénoménale de 160 ch, ce qui permettait au roadster à la coque en aluminium de filer très exactement à 200 km/h et d’en faire la voiture de route la plus rapide au monde.
Le moteur XK s’articule autour d’un bloc en fonte recevant un vilebrequin à 7 paliers équipé d’un innovant amortisseur de vibrations en Metalastik. Visuellement, il est facilement reconnaissable à sa culasse en aluminium dont les deux très hauts cache-culbuteurs polis (ce, jusqu’en 1968) forment un V : avoir une esthétique avantageuse était également une demande de Sir William Lyons, le fondateur de Jaguar. Cette curieuse présentation s’explique par la volonté de pouvoir monter des soupapes très longues disposées en V autour de la chambre de combustion hémisphérique, actionnées via des poussoirs par les deux arbres à cames en tête. Cinq types de culasses seront utilisés jusqu’à la « Straight Port » qui équipera tous les modèles à partir de la fin des années 50.
De nombreuses variantes d’alimentation seront également employées selon les marchés, et l’injection n’apparaîtra qu’en 1978. Au 3,4 l originel succéderont un 3,8 l puis un 4,2 l, alors que des variantes de plus petite cylindrée seront développées pour les versions d’entrée de gamme : 2,4 l, 2,8 l, et un nouveau 3,4 l au cours des années 70. En plus des modèles de route tels que la Type E, le XK a équipé les très compétitives Jaguar de compétition des années 50 et 60, comme les Type C et D victorieuses aux 24h du Mans.
Une version 3,0 litres en fut développée pour les besoins de la compétition, équipant notamment des Lister, Cooper et autres Tojeiro. On l’a également retrouvé monté sur de nombreux véhicules militaires britanniques tels que le FV-101 Scorpion engagé lors de la guerre des Malouines ou la première guerre du Golfe. La dernière voiture qui en fut équipée était la XJ6 Série 3, mais il a poursuivi sa carrière sous le capot de l’indéboulonnable Daimler DS420 (4), jusqu’à l’arrêt de la production de cette dernière en 1992.
Modèles de production équipés du XK
DAIMLER
DS420 (1968-92)
4.2-litre, 165 ch
JAGUAR
XK120 (1948-53)
3.4-litre, 160 / 180 ch
Mark VII (1950-54)
3.4-litre, 160 ch
XK140 (1954-57)
3.4-litre, 190 ch
Mark VIIM (1954-57)
3.4-litre, 190 ch
« Mark 1 » (1955-59)
2.4-litre, 120 ch
3.4-litre, 210 ch
Mark VIII (1956-58)
3.4-litre, 160 / 190 / 210 ch
XK150 (1957-61)
3.4-litre, 190 / 210 / 250 ch
3.8-litre, 220 / 265 ch
Mark 2 (1957-67)
2.4-litre, 120 ch
3.4-litre, 210 ch
Mark IX (1958-61)
3.8-litre, 220 ch
Type E (1961-70)
3.8-litre, 265 ch
4.2-litre, 265 ch
Mark X (1961-66)
3.8-litre, 250 / 265 ch
4.2-litre, 265 ch
S-Type (1963-68)
3.4-litre, 210 ch
3.8-litre, 220 ch
420 (1966-68)
4.2-litre, 245 ch
420G (1966-70)
4.2-litre, 265 ch
240 Mark 2 (1967-69)
2.4-litre, 133 ch
XJ6 S1 (1968-73)
2.8-litre, 140 ch
4.2-litre, 185 ch
XJ6 S2 / XJ6C (1968-73)
2.8-litre, 140 ch
3.4-litre, 160 ch
4.2-litre, 170 ch
XJ6 S3 (1968-73)
3.4-litre, 160 ch
4.2-litre, 205 ch
PANTHER
J.72 (1972-81)
3.8-litre, NC
4.2-litre, 170 ch
De Ville (1974-85)
4.2-litre, 170 ch