1 – Les engagés
Parfois malmenées par de vieilles Alpine LMP1 maintenues artificiellement en vie pour garantir un minimum de spectacle dans une catégorie Hypercar très pauvre depuis l’arrivée de cette nouvelle discipline reine de l’endurance en 2021, les Toyota dominent outrageusement les 24 Heures du Mans depuis la fin de la dernière décennie sans autre gros constructeur pour les inquiéter parmi les (rares) concurrents. Mais en 2023, tout change. En plus de vaillantes petites structures comme Glickenhaus et Vanwall désireuses de s’inviter dans la bataille au plus haut niveau, Toyota devra battre des Peugeot 9X8 pas spécialement étincelantes lors de leur baptême du feu à la fin de la saison 2022 (qui voudront faire beaucoup mieux cette saison). Mais aussi trois nouvelles écuries d’usine aux gros moyens : Ferrari après cinquante ans d’absence au plus haut niveau, Porsche qui veut reprendre ses bonnes habitudes en tête et Cadillac qui veut enfin gagner le Mans après une tentative ratée au début du siècle. Bon, il y a aussi les catégories LMP2 et GTE Am qui passeront inévitablement au second plan derrière un menu aussi appétissant dans la catégorie reine des Hypercars. Et aux Etats-Unis, le championnat de l’IMSA qui possède ses propres engagés (dont certains font l’impasse sur le WEC et les 24 Heures du Mans).
2 – Deux types de voitures, une source de problème ?
Pour que l’affrontement soit sublime, il faudra déjà que la nouvelle réglementation technique tienne la route. La nouvelle catégorie Hypercar rassemble des autos répondant à la réglementation LMH (Le Mans Hypercar) et des machines conformes au règlement LMDh (Le Mans Daytona hybride). La première englobe Toyota, Peugeot et Ferrari alors que la seconde concerne Porsche, BMW, Acura et Cadillac (mais aussi Alpine et Lamborghini dès 2024). Les autos du groupe LMH ont la réputation de coûter plus cher en développement technique, autorisent une plus grande liberté de choix (jusqu’à la transmission intégrale) et peuvent recevoir jusqu’à 272 chevaux d’énergie électrique. Celles du groupe LMDh doivent utiliser l’un des quatre châssis de base homologués par l’IMSA et l’ACO (Oreca, Multimatic, Ligier et Dallara), possèdent une mécanique électrique de 68 chevaux et une transmission aux seules roues arrière. Dans les deux cas, la puissance maximale cumulée est limitée à 680 chevaux (mais avec une possibilité de jouer plus finement sur le mix entre la puissance thermique et électrique pour les LMH). L’homogénéité des performances entre les LMH et LMDh doit être garantie par une BoP (Balance of Performance) censée annuler d’éventuelles différences de chronos. Or, ce système a souvent fait couler de l’encre dans les autres catégories de course où elle est de rigueur (le GTE et le GT3 par exemple). Espérons que les choses se passent bien et que le championnat ne tourne pas aux batailles politiques entre les constructeurs.

3 – Un hors d’œuvre ce week-end avec les 24 Heures de Daytona
Le championnat d’endurance américain de l’IMSA autorise les LMDh dans sa catégorie reine mais pas les LMH. Sachant que Porsche, Cadillac, Acura et BMW (ces deux derniers pouvant possiblement venir en WEC et aux 24 Heures du Mans dès 2024) y sont engagés, il sera intéressant de suivre la première épreuve de la saison (les 24 Heures de Daytona) ce week-end pour avoir une première idée de la hiérarchie entre ces nouvelles LMDh. Oui, comprendre les subtilités entre les différentes catégories techniques et championnats présents dans le monde en endurance nécessite d’être encore plus pointu qu’en Formule 1…
4 – Où suivre l’endurance dans les médias ?
Les 24 Heures de Daytona seront à suivre gratuitement sur le site de l’IMSA (départ samedi 28 janvier à 19h40 heure française), mais aussi sur Auto Moto la Chaîne pour le départ et l’arrivée. Quant au WEC et aux 24 Heures du Mans, ils pourront être suivis de manière payante sur le live vidéo du championnat mais sans doute aussi à la télé sur (pas en intégralité), sur des chaînes qui restent à préciser.

5 – Qui va gagner Le Mans ?
Alors là, bon courage pour trouver le tiercé des 24 Heures du Mans 2023 dans le bon ordre. Toyota bénéficiera-t-il de son avantage d’expérience ? Porsche de son savoir faire hors norme au Mans ? Ferrari de son expertise des très gros programmes de sport automobile avec la F1 ? Ou bien Peugeot apprendra-t-il de ses erreurs de 2022 pour arriver au meilleur niveau ? La surprise peut-elle venir d’un artisan comme Glickenhaus ou Vanvall ? Cette dernière possibilité nous paraît improbable mais puisqu’on dit que tout peut arriver aux 24 Heures du Mans…
6 – Les calendriers WEC & IMSA
WEC 2023
- 11-12 mars : Sebring, prologue (Etats-Unis)
- 17 mars : Sebring, 1000 miles (Etats-Unis)
- 16 avril : Portimão, 6 heures (Portugal)
- 29 avril : Spa-Francorchamps, 6 heures (Belgique)
- 10-11 juin : Le Mans, 24 heures (France)
- 09 juillet : Monza, 6 heures (Italie)
- 10 septembre : Fuji, 6 heures (Japon)
- 04 novembre : Bahreïn, 8 heures
IMSA 2023
- 29/30 janvier : 24 Heures de Daytona
- 18 mars : 12 Heures de Sebring
- 15 avril : Grand Prix de Long Beach
- 14 mai : Laguna Seca
- 25 juin : 6 Heures de Watkins Glen
- 09 juillet : Canadian Tire Motorsport Park – Mosport
- 22 juillet : Lime Rock Park
- 06 août : Elkhart Lake – Road America
- 27 août : Virginia International Raceway
- 17 septembre : Indianapolis Motor Speedway
- 14 octobre : Petit Le Mans – Road Atlanta