Depuis quelques années, l’établissement des ZFE (zones de faibles émissions) dans les villes de France fait de plus en plus débat. Contenue initialement dans la loi d’orientation des mobilités de 2019 (mais aussi la loi « Climat et résilience), cette mesure prévoyait d’interdire la circulation des véhicules jusqu’au niveau Crit’Air 3 (c’est-à-dire les autos essence datant d’avant 2007 ou les diesels d’avant 2011) dans les villes françaises en cas de dépassement d’un certain seuil de pollution (40 μg/m3 en concentration de dioxyde d’azote). Dans la foulée, la plupart des municipalités des grandes villes ont emboité le pas et organisé un calendrier pour interdire progressivement la circulation des voitures en fonction de leur âge : d’abord les plus anciennes datant d’avant 1997 (sans vignette crit’Air), puis les modèles à vignette Crit’Air 5 (véhicules diesel immatriculés entre le 1er janvier 1997 et le 1er janvier 2001), les autos Crit’Air 4 (diesel immatriculés entre le 1er janvier 2001 et le 1er janvier 2006) et les Crit’Air 3. Avec, à plus long terme dans des villes comme Paris, l’interdiction programmée des Crit’Air 2 (essence d’avant 2011 et tous les diesels mêmes neufs) et Crit’Air 1 (tous les véhicules essence et hybrides modernes immatriculés depuis 2011 !).
Mais ces mesures ne font logiquement pas l’unanimité auprès des Français, au point de pousser certains hommes politiques à proposer de reporter ou même d’annuler ces dispositions. En réaction et pour calmer le jeu, le gouvernement français a récemment décidé d’adoucir le principe des ZFE : sachant qu’un nombre important de villes sont désormais tombées sous le seuil de pollution des 40 μg/m3 de concentration en dioxyde d’azote, ces dernières ne seront finalement plus que des villes « sous vigilance » et devront seulement interdire la circulation des vieux véhicules d’avant 1997 à condition que la pollution en dioxyde d’azote reste sous le seuil. D’après le Ministre de la Transition écologique Clément Béchu en juillet dernier, seul 5 métropoles françaises (Paris, Lyon, Aix-Marseille, Rouen et Strasbourg) restent au-dessus de ce seuil de pollution et devront donc respecter le principe des ZFE. Elles doivent ainsi interdire les voitures de la catégorie Crit’Air 3 (essence d’avant 2007 et diesel d’avant 2011 donc) d’ici 2025 au plus tard. Mais là encore, la protestation fait rage et plusieurs parlementaires ont proposé des projets de loi pour reporter les ZFE à 2030 même dans les grandes villes.
Ces mesures ne font logiquement pas l’unanimité
À Paris, la circulation est déjà interdite pour les véhicules Crit’Air 5 et Crit’Air 4 dans la ZFE comme à Reims, Toulouse et Rouen. À Strasbourg, les véhicules Crit’Air 5 sont interdits dans la ZFE comme à Lyon, Grenoble, Marseille, Nice, Montpellier. Dans toutes ces villes, l’interdiction de circulation doit se durcir dans les mois et années à venir mais après les récentes déclarations de Christophe Béchu, les villes au-dessous du fameux seuil de pollution devraient abandonner les mesures d’interdiction de circulation dans leur ZFE si cette pollution n’augmente pas. Et on attend de voir ce qu’il arrivera d’ici 2025, moment où les véhicules Crit’Air 3 sont censés être bannis des cinq grandes villes de France où la pollution reste supérieure au 40 μg/m3 de concentration en dioxyde d’azote (à moins que cette pollution baisse aussi sous le seuil d’ici là ?).
Rappelons aussi que l’interdiction de circulation pour les vieux véhicules n’est valable qu’entre 8h du matin et 20h et que dans la plupart des villes, des arrêtés pour autoriser la circulation des véhicules de collection (âgés de 30 ans et plus) ont été pris.