PORSCHE 911 GT1
Rompu à l’art délicat des voitures d’homologation, Porsche n’a pas attendu pour dévoiler dès 1996 une première version route (Strassenversion, en allemand) de sa 911 GT1 (ci-dessous), reconnaissable à sa face avant de 993. Ce premier prototype réalisé à 2 exemplaires a servi à faire immatriculer la voiture avant que la version commercialisée en 1997 n’adopte les optiques de la 996 (ci-dessus).
Des 30 exemplaires prévus, seuls 21 ont été assemblés, auxquels il faut ajouter les 18 exemplaires de course dont certains ont été depuis convertis à un usage routier. En 2017, une authentique Strassenversion s’est vendue pour 5,7 millions de dollars. En 2021 au Japon, un exemplaire a été proposé à la vente pour plus de 10 millions de dollars mais rien n’indique jusqu’ici qu’elle a trouvé preneur. Enfin, un exemplaire routier unique de la 911 GT1 Evolution 1998 (ci-dessous) a été assemblé : il est toujours la propriété de l’usine.
McLAREN F1 GT
Née voiture de route qui ne devait pas courir et assemblée à 64 exemplaires, la McLaren F1 n’a pas connu les contraintes de l’homologation… Jusqu’à ce que la saison 1997 demande une aérodynamique revue pour rester compétitive et la création de la F1 GTR Longtail. Trois exemplaires de « F1 GT » de route à queue longue, avant rallongé et prise d’air de toit ont ainsi dû être assemblés.
PANOZ ESPERANTE GTR-1
Avec leur moteur central-avant à la sonorité profonde, les « Batmobile » Panoz étaient la coqueluche des 24h du Mans entre 1997 et 2007. Son premier modèle de course, l’Esperante GTR-1, fut engagé en GT1, mais seuls deux exemplaires de route ont été assemblés, et un seul dispose d’un intérieur complet et des modifications permettant de l’immatriculer. Ces voitures sont motorisées par un V8 Ford de 5,3 l, au lieu du 6,0 l de course et le constructeur indique toujours aujourd’hui pouvoir en réaliser une réplique sur demande, sans que cela ne semble intéresser quiconque.
MERCECEDES CLK-GTR
Après deux premiers prototypes routiers (ci-dessus, dont un détruit au crash-test) en 1997, Mercedes a attendu la fin de son engagement en GT1 pour faire assembler entre fin 1998 et la mi-1999 par HWA les véhicules nécessaires à l’homologation de la CLK-GTR. Les 20 premiers ont été des coupés, les 6 suivants des roadsters, dont certains ont été assemblés à partir de coques de coupés déjà réalisées.
4 voitures sont aux spécifications « Super Sport » avec le V12 7,3 l utilisé sur la Pagani Zonda de 664 ch au lieu de 612 (voyez notre fiche Collection). En 1998, La FIA modifia les règles d’homologation à la demande de Mercedes, n’imposant la présentation que d’un seul exemplaire routier avant les épreuves, créant ainsi un vide dans lequel tous les constructeurs allaient s’engouffrer : une seule et unique CLK LM (en bas) fut ainsi assemblée avant les 24h du Mans. Voiture la plus chère du monde à sa sortie, comptez entre 8 et 10 millions d’euros pour acquérir une CLK-GTR Strassenversion en 2023.
TOYOTA GT-ONE
Une GT de route la GT-One ? Toyota expliqua en 1998 qu’une fois vide, le réservoir de carburant de la voiture pouvait servir de coffre puisqu’il avait les dimensions du bagage imposé par le règlement. Affublé d’un habitacle rudimentaire et de clignotants, le châssis n° 03 fut déguisé en voiture de route. Un autre châssis aurait connu ce destin, et l’histoire s’arrêta là : avec l’abandon du GT1 fin 1998, la GT-One fut inscrite en catégorie LMGTP en 1999, sans besoin d’homologation.
LOTUS ELISE GT1
Profitant du vide du règlement et disposant d’un budget réduit, Lotus n’assembla délibérément qu’une seule Elise GT1 de route en 1997. La saison de course fut catastrophique pour le constructeur qui jeta l’éponge à la fin de l’année. Quant à la voiture de route, certains disent qu’elle a quitté Lotus pour une collection privée…
NISSAN R390 GT1
D’apparence très aboutie, l’unique R390 GT1 de route n’a jamais eu pour vocation d’être commercialisée et a servi pour le développement du modèle de compétition. Comme la Toyota GT-One, la plaque dont elle est affublée sur certaines photos est fausse. Elle est jalousement conservée par Nissan dans le musée de la marque, à Zama, près de Tokyo.