Quelques jours après l’annonce du report à une date indéterminée de l’activation de la ZFE de Marseille, les usagers de la route de la région ont eu la désagréable surprise de constater une baisse significative des limites de vitesses sur les autoroutes entourant la métropole provençale. Sur des autoroutes à deux, trois et même quatre voies, souvent largement en dehors des zones urbanisées, la vitesse a été réduite à 70 et 90 km/h. Sur des portions d’autoroutes où, il y a à peine quinze ans, il était possible de rouler à 110 ou 130 km/h, le choc est rude. Ce genre de décision totalement incompréhensible est justifiée par un souci de sécurité (trop d’accidents parait-il) et de réduction de la pollution selon les décideurs qui ne doivent pas souvent emprunter la route sans une escorte de motards. Vu de l’extérieur, cela semble surtout être une contre-partie consentie pour mieux faire passer la pilule du report de la mise en place de la ZFE…
Car s’il y a des accidents sur ces portions, ils sont très souvent uniquement matériels et circonscrits aux heures de pointes où la circulation est lente et par nature erratique (l’augmentation folle du nombre d’habitants d’une ville bordée sur toute sa partie Sud par la mer et mal desservie n’est-elle pas également questionnable ?). La circulation est d’autant plus difficile que ces portions de route sont constellées de radars fixes et chantier (pas moins de 8 radars sur dix kilomètres dans la traversée de Marseille entre A7 et A50 via la L2) qui terrorisent les usagers et occasionnent des ralentissement inconsidérés. Et donc des accidents. Surtout qu’à cette allure d’escargot difficile à respecter sans garder le nez fixé sur son compteur (on roule plus vite sur nationale !), beaucoup de gens au volant sont enclins à faire autre chose que conduire… Et si j’étais mauvaise langue, je dirais que cette opportune baisse de la vitesse devrait rendre un peu plus rentables ces nombreux radars…
Sachant aussi que les autoroutes entre Aix et Marseille ont également été limitées à 90 km/h pour limiter la pollution (il ne reste plus qu’une toute petite portion limitée à 110 km/h entre Marseille et Martigues), les déplacements prennent un temps considérablement plus long lorsque vous avez la chance de vous déplacer en dehors des heures de pointe ou de toutes façons, la vitesse ne doit pas dépasser les 50 km/h.
L’exemple de Marseille n’est pas un cas isolé et je pense que vous pourrez témoigner vous aussi sur le fait que beaucoup de métropoles françaises se lancent dans ce genre de politique ultra restrictive avec pour justification la pollution (la traversée de Lyon à 70 km/h au milieu des usines est un cas assez symptomatique…). C’est en voyant chaque jour le nombre de plus en plus grand de voitures électriques circulant sur ces routes qu’il m’est venu en tête une question : lorsque le parc automobile basculera majoritairement vers l’électrique (si l’interdiction en 2035 des thermiques neuves 2035 est validé, c’est dans 11 ans) et sera donc quasi totalement sans émissions, nos chers politiques auront-ils alors le courage de relever ces limitations de vitesse pour les rendre à nouveau plus naturellement respectables ?
Parce que, quitte à acheter une électrique pour lutter contre la pollution (et aller dans le sens des autorités), pourquoi devrait-on continuer à respecter des limites de vitesse imposées justement pour diminuer cette pollution ?