Vous vous souvenez des errements marketing de Renault sur les finitions Gordini, disponibles sur les modèles diesel au début du siècle ? La marque au losange n’a pas osé aller aussi loin sur ses dernières nouveautés « haut de gamme », préférant sobrement rajouter un « Esprit » devant le « Alpine » sur ses finitions les plus lookées. L’équivalent Renault des packs « AMG Line », « M-Sport » ou « S-Line » a été inauguré il y a quelques mois par l’Austral, un SUV familial qui peut se parer d’une peinture gris mat ou de roues arrière directrices lorsqu’il possède ces petits badges « Esprit Alpine ». Un véhicule qui n’offre rien d’excitant à conduire : capable de se montrer confortable, silencieux et frugal, il néglige volontairement la partie « sport » qui n’intéresse certes pas grand monde dans la clientèle de ces modèles familiaux.
Et la nouvelle Clio Esprit Alpine, alors ? Aucune bonne surprise à ce niveau. L’inédite finition de pointe de la citadine française affiche certes un style aguicheur avec ses jolis boucliers éclairés de LED sur les côtés, ses jantes de 17 pouces ou sa présentation intérieure joliment réhaussée. Mais sous le capot, la Française se contente du bloc hybride E-Tech de 145 chevaux, composé d’un quatre cylindres 1,6 litre aidé d’un petit bloc électrique et accouplé à une ingénieuse boîte à crabots. Un groupe motopropulseur idéal pour limiter sa consommation en ville, beaucoup moins pour s’amuser sur un col de montagne (faute d’un châssis aux réglages adaptés). Rappelons au passage qu’elle abat le 0 à 100 km/h en 9’’9.
Si l’absence de version sportive sur la Clio restylée était attendue, l’arrivée de la Clio Esprit Alpine au bel emballage rappelle que Renault a totalement renoncé au plaisir de pilotage depuis la fin de carrière de l’ancienne Clio de quatrième génération (déjà moins cool que la précédente mouture). Et pendant ce temps, la cote des vieilles Clio RS commence à remonter sur le marché de la collection…