Cessons le suspense, Bugatti a présenté dernièrement la Bolide, une hypercar extrême (pléonasme ?) qui n’est pas homologuée pour la route, ni pour aucune compétition. Pourtant, sa conception a fait appel à des technologies issues de la course puisque sa nouvelle monocoque carbone a été développée selon les normes FIA pour les catégories d’Endurance LMH et LMDh, qui courent au Mans.
Cette nouvelle monocoque ultra résistante a été développée spécialement pour ce modèle qui ne sera produit qu’à 40 exemplaires rappelons-le. En plus d’offrir une plus grande rigidité et donc une plus grande précision pour une utilisation sur circuit, elle permet au W16 de 8,0 litres d’être installé 6 cm plus au centre que dans la Chiron pour une meilleure répartition des masses. Pour rappel, le W16 quadriturbo développe 1600 ch à 7000 tr/mn et 1600 Nm de couple dès 2250 tr/mn, le poids devrait ne pas dépasser 1450 kg tandis que l’appui généré atteint 3000 kg à la vitesse maximale… qui n’a pas été précisée ! Ce serait au-dessus de 500 km/h.
Pour montrer le sérieux de leur démarche, les ingénieurs de Bugatti ont simplement choisi de respecter les normes ultra sévères de la FIA édictées pour les catégories LMH et LMDh dans lesquelles courent les Peugeot, Toyota ou Ferrari. La Bolide est donc l’équivalent dans ce domaine des 9X8, GR010 Hybrid et 499P. Rien que ça. Cela signifie aussi qu’elle est capable de passer avec succès les exigeants crash-tests de ces voitures de course, et notamment celui concernant le retournement.
Ainsi, la coque supporte une charge de 7,5 tonnes sur un seul de ces montants de pare-brise sans ployer de plus de 50mm. Aucune rupture ne doit être constatée à moins de 100mm du point d’application de la charge. Le deuxième test appliqué cette fois-ci sur le montant central impliquait une charge de 12 tonnes ! Le troisième test comprenait l’application d’une charge longitudinale de 6 tonnes dans le cas d’un retournement entraînant un choc arrière.
Mieux, la Bugatti Bolide est équipée d’un système d’extincteur automatique qui ne provient pas de la compétition mais de l’aviation !
Autre innovation pour faciliter l’entrée et la sortie du pilote, les appuie-têtes sont fixés aux portes. Conçus selon la réglementation GT3, ils sont reliés au cadre de porte à l’aide d’un support en forme de « X », qui est un composant structurel car le test de charge cité précédemment est réalisé à l’extérieur de la porte. Créé par les ingénieurs de Bugatti, ce support est fabriqué en aluminium imprimé en 3D et, bien que ne pesant que 300 g, il peut supporter une charge de plus de 700 kg.
Notez que la Bugatti Bolide qui sera équipée de slicks Michelin spécifiques serait capable de supporter des forces allant jusqu’à 2,5 g (Bugatti ne précisant pas si c’est au freinage, en accélération ou en virage).
Les premières livraisons interviendront l’an prochain.
Bref, tout ce déploiement des meilleures technologies dernier cri pour sécuriser 40 autos qui devraient pour la plupart rester au chaud dans les collections chauffées de quelques magnats, ce ne serait pas un peu du gâchis ? Même à 4 millions d’euros HT la pièce. Ou alors, organisez un vrai championnat monomarque Bugatti ! C’aurait de la gueule, non ?