Nous voilà projetés dans un nouvel âge d’or de l’endurance et des 24 Heures du Mans. Après de longues années où Toyota dominait tranquillement la plus célèbre course au monde avec une concurrence réduite aux modestes moyens de Glickenhaus et à l’ancienne Alpine LMP1 maintenue artificiellement en vie, le constructeur japonais se retrouve subitement avec les plus grandes marques du sport automobile face à lui. Mais pour l’instant, force est de constater que le Toyota Gazoo Racing n’a rien perdu de sa superbe par rapport à l’époque où il se hissait au niveau des Audi et Porsche officielles à l’époque des LMP1 hybrides.
Toyota : le grand favori
Après trois victoires faciles aux 24 Heures du Mans de 2018 à 2020 suite au départ de Porsche, Toyota a déjà imposé par deux fois sa nouvelle Hypercar (catégorie LMH) GR010 au Mans faute de concurrence sérieuse. Et la tendance n’est visiblement au changement pour cette saison 2023 : malgré l’arrivée des Ferrari, des Porsche, des Cadillac et même des Peugeot depuis l’année dernière, les protos japonais ont dominé les trois premières épreuves du championnat du monde d’endurance. Elles semblent conserver un avantage sur la concurrence tant au niveau de la pointe de vitesse que de la fiabilité et de l’efficacité opérationnelle en course. Les Toyota GR010 seront deux aux 24 Heures du Mans.
Ferrari : si prometteuse
On dit qu’on ne gagne jamais les 24 Heures du Mans la première année. Mais les premières courses de la LMH Ferrari 499P ont été plus que positives. L’Italienne a d’emblée prouvé sa vélocité en décrochant la pole position dès sa première épreuve aux 1000 kilomètres de Sebring ! L’auto semble vraiment bien née et même déjà plutôt fiable. La logique voudrait qu’elle ne puise viser la victoire au Mans que l’année prochaine avec de l’expérience, mais Ferrari pourrait déjà représenter l’adversaire le plus sérieux de Toyota. Les Italiens compteront sur deux autos au Mans.
Porsche : de meilleures performances au Mans ?
Les débuts de la LMDh Porsche 963 ont été moins étincelants que ceux de la Ferrari. En retrait par rapport aux Toyota, aux Ferrari et même aux meilleures Cadillac lors des premières courses, elle a cependant réussi à décrocher déjà une victoire dans le championnat américain de l’IMSA, où Toyota ne court pas au contraire d’autres LMDh très compétitives de chez Cadillac, Acura et BMW. Il se pourrait aussi que le tracé très particulier des 24 Heures du Mans convienne mieux à l’auto que les circuits du début de saison WEC. Attention donc à ne pas les sous-estimer, surtout quand on connaît l’expérience de Porsche aux 24 Heures du Mans. Et avec quatre voitures engagées dans la course…
Cadillac : l’autre bonne surprise de la saison
Comme la Porsche 963, la LMDh Cadillac V-Series.R a déjà réussi à s’imposer aux Etats-Unis dans le championnat IMSA. Et dans le cadre des 12 Heures de Sebring, s’il vous plaît. Comme les protos américains ont aussi montré de solides performances lors du début de la saison WEC 2023, ils devraient faire bien plus que de la figuration aux 24 Heures du Mans. Cadillac comptera trois voitures dans la Sarthe.
Peugeot : le mystère
Décevantes lors de leurs premières courses en WEC l’année dernière, les LMH Peugeot 9X8 ont littéralement sombré aux 1000 km de Sebring cette année et n’ont guère fait mieux lors des deux courses suivantes. Larguées par les Toyota et derrière toutes les autres équipes d’usine en performances, les protos français font peut-être face à un problème de conception en plus d’une fiabilité très moyenne jusqu’à présent. Le concept aérodynamique très particulier de la 9X8 fonctionnera-t-il mieux aux 24 Heures du Mans ? On l’espère, même si les dirigeants de Peugeot Sport admettent que des changements de réglementation décidés un peu tard par la FIA et l’ACO ne les ont pas aidés à faire de l’auto une voiture compétitive. Si ces Peugeot parviennent à viser la victoire au Mans, ce sera une sacrée surprise. Elles seront en tout cas deux à représenter les couleurs de la marque au lion.
Glickenhaus et Vanvall : aucun espoir
On dit que tout peut arriver aux 24 heures du Mans, mais compte tenu de la qualité du plateau en catégorie Hypercar cette année on voit mal comment les deux petites écuries que sont Glickenhaus et Vanvall pourraient l’emporter. Lors des courses du championnat WEC, elles n’ont jusqu’ici rien pu faire face aux équipes d’usine. Ce qui est hélas logique compte tenu de leurs moyens très inférieurs. Glickenhaus engagera deux LMH 007 et Vanvall une LMH Vandervell 680.