Non, la disparition de la Toyota GR86 n’est pas due aux changements du malus 2024 (à découvrir ici) et notamment à la fin du plafonnement à 50% du prix d’achat qui lui permettait jusque là de ne pas subir le taux maximal auquel elle aurait dû être assujétie du fait de ses rejets CO2.
Pour savoir la raison réelle de son absence au catalogue en 2024 et sa disparition du site du constructeur, il faut revenir à son arrivée en Europe en 2021 et relire le communiqué de presse diffusé à l’époque. Dans ce dernier on trouvait cette phrase pourtant explicite :
« Dévoilé pour la première fois en avril 2021, le nouveau GR86 fait aujourd’hui ses débuts en Europe où il sera commercialisé au printemps 2022. Ce modèle ne sera produit que pendant deux ans, ce qui en fait une proposition très exclusive pour les clients. »
Il était donc clair dès le départ que la GR86 ne verrait pas l’année 2024 en Europe. Sans que le malus y soit pour quelque chose. En effet, à partir du mois de juillet 2024, l’Europe impose que les voitures neuves vendues sur son territoire dispose obligatoirement de la reconnaissance des panneaux de signalisation et d’un assistant de freinage d’urgence étendu dont ne dispose pas la GR86 qui était une évolution de la GT86. Pour l’en équiper, Toyota aurait dû modifier lourdement la structure de l’auto et notamment toute la partie avant, avec le toit et le pare-brise, ce qui obligeait à repasser des crash-tests onéreux. Mais pour un tel véhicule de niche aux volumes de vente forcément réduits (18 000 unités en Europe tout de même, ce qui ne la place pas au même niveau que l’Alpine qui va limiter sa production pour passer le cap), il n’était pas rentable d’investir des sommes faramineuses pour pouvoir continuer à la vendre.
Certes, le malus 2024 aurait sans doute réduit ses ventes à peau de chagrin (voir à néant), mais elle connaissait cette situation depuis le tout début de sa carrière puisque le malus portait son prix à près de 51 000 euros (pour un prix de base de 33 900 euros). Le malus l’a en fait tuée depuis le début et elle ne s’est écoulée dans l’Hexagone qu’à quelques dizaines d’exemplaires qui devraient prendre de la valeur dans les années qui viennent. Un futur collector sans doute.
Par contre, il faut vraiment remercier la marque d’avoir consenti à proposer en Europe dans un environnement plus que défavorable pour elle cet engin franchement réjouissant à piloter et nettement plus réussi que la GT86 (lire l’essai de Motorsport). Ce que n’a pas fait Subaru par exemple avec son BRZ.