Lorsque Ferruccio Lamborghini demande à Giotto Bizzarrini, un transfuge de Ferrari, de lui créer un V12 pour son tout premier prototype, la 350 GTV (photo ci-dessous), son cahier des charges stipule de faire mieux qu’à Maranello : plus de 3,0 litres, six carburateurs au lieu de trois et des culasses double arbre au lieu de simple. Bizzarrini prend pour base un V12 1,5 litre de F1 mort-né qu’il a imaginé chez Ferrari, en le gonflant à 3,5 l. Il s’agit d’un V12 à 60° super-carré à pistons forgés, culasses hémisphériques et vilebrequin à sept paliers. Au lieu d’une chaîne unique comme à l’origine, la distribution fait appel à un mélange constitué d’une cascade de pignons et de deux chaînes.
![lamborghini 350 gtv](https://carfans.fr/wp-content/uploads/2024/03/lamborghini_350_gtv.webp)
Cette authentique mécanique de course à carter sec et carburateurs inversés développe la bagatelle de 360 ch à 8 000 tr/min, mais il se montre trop pointu pour un usage routier et Bizzarrini reparti, c’est au jeune Paolo Stanzani qu’échoit la tâche de le domestiquer pour la 350 GT. Avec un carter humide et des carburateurs horizontaux, faute de place, sa puissance redescend ainsi à 280 ch lorsque la première Lamborghini est lancée en production.
La première évolution majeure du moteur qui a grossi à 3,9 l apparaît sur la Miura (photo ci-dessous), avec un montage central en position transversal, ce que sa compacité permettait. La transmission et le différentiel sont intégrés dans le nouveau moulage du bloc-moteur, avec une lubrification commune. Les carburateurs sont de nouveau verticaux.
![lamborghini miura p400 77](https://carfans.fr/wp-content/uploads/2024/03/lamborghini_miura_p400_77.webp)
Sur la Countach (ci-dessous), le moteur redevient longitudinal, pour un meilleur équilibre dynamique, avec une boîte placée dans l’axe, devant le moteur, entre les sièges, et faute de place sous le capot, les carburateurs reprennent initialement leur position horizontale. La course à la puissance verra la cylindrée grimper à 5,0 l et l’apparition d’une culasse multisoupape, facilitée par la présence initiale du double arbre.
![lamborghini countach lp500 prototype 1](https://carfans.fr/wp-content/uploads/2023/04/lamborghini_countach_lp500_prototype_1.jpg)
En 1984, les besoins de diversification financière poussent Lamborghini à développer une version marine du V12, dont la cylindrée grimpera jusqu’à 9,3 l (environ 900 ch). Un de ces moteurs (en 7,2 l) sera disponible en option sur le 4×4 LM002 (ci-dessous).
Si l’injection fait son apparition sur les Countach QV américaine, elle se généralise sur la Diablo qui inaugure un système de gestion maison, le LIE (Lamborghini Injectione Electronica) et utilisera plus tard un système de calage variable de l’admission. La Murciélago (photo ci-dessous) sera la dernière voiture à en être équipée, culminant à 6,5 l et 661 ch, avant qu’un nouveau V12 n’apparaisse sur l’Aventador, 55 ans après ses débuts. Quelle longévité !
Monté en production
LAMBORGHINI
350 GT (1964-66)
3 464 cm3, 24 soupapes, 6 carbu., 280 ch
400 GT (1966-68)
3 929 cm3, 24 soupapes, 6 carbu., 320 ch
Miura P400 (1966-69)
3 929 cm3, 24 soupapes, 6 carbu., 345 ch
Miura P400S (1968-71, photo 3)
3 929 cm3, 24 soupapes, 6 carbu., 365 ch
Islero (1968-69)
3 929 cm3, 24 soupapes, 6 carbu., 325 ch
Islero S (1968-69)
3 929 cm3, 24 soupapes, 6 carbu., 350 ch
Espada S1 (1968-69)
3 929 cm3, 24 soupapes, 6 carbu., 325 ch
![lamborghini espada 400 gt 4](https://carfans.fr/wp-content/uploads/2024/03/lamborghini_espada_400_gt_4.webp)
Jarama (1970-76)
3 929 cm3, 24 soupapes, 6 carbu., 350 ch
Espada S2 / S3 (1970-71 / 72-78)
3 929 cm3, 24 soupapes, 6 carbu., 350 ch
Miura P400SV (1971-73)
3 929 cm3, 24 soupapes, 6 carbu., 380 ch
Jarama S (1972-76)
3 929 cm3, 24 soupapes, 6 carbu., 370 ch
Countach LP400 (1973-77)
3 929 cm3, 24 soupapes, 6 carbu., 365 ch
Countach LP400 S (1978-81)
3 929 cm3, 24 soupapes, 6 carbu., 350 ch
Countach LP5000S (1982-84)
4 754 cm3, 24 soupapes, 6 carbu., 375 ch
Countach LP5000 Quattrovalvole / 25th Anniversary (1982-87 / 88-90)
5 167 cm3, 48 soupapes, 6 carbu., (injection aux USA), 449 ch (414 ch avec l’injection)
LM002 (1986-93)
5 167 cm3, 48 soupapes, 6 carbu., 455 ch
Diablo (1990-94)
5 707 cm3, 48 soupapes, injection, 492 ch
Diablo SE30 (1993)
5 707 cm3, 48 soupapes, injection, 525 ch (SE30 Jota : 580 ch)
Diablo SV (1995-99)
5 707 cm3, 48 soupapes, injection, 520 / 530 ch
Diablo GT (1999)
5 992 cm3, 48 soupapes, injection, 575 ch
Diablo VT 6.0 (2000-01)
5 992 cm3, 48 soupapes, injection, 550 ch
Murciélago (2001-06)
6 192 cm3, 48 soupapes, injection, 572 ch
Murciélago LP 640-4 (2006-10)
6 496 cm3, 48 soupapes, injection, 631 / 641 ch
Murciélago LP 670-4 SV (2009-10)
6 496 cm3, 48 soupapes, injection, 661 ch