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Mais pourquoi « nos » constructeurs pactisent-ils avec la Chine ?

Dans un contexte hautement concurrentiel où l'Europe cherche à endiguer la déferlante chinoise en Europe, Stellantis et le Groupe Renault ont étonnamment choisi de signer des accords avec des constructeurs chinois pour construire ou distribuer leurs autos ! Est-ce bien raisonnable ?

Dans un contexte où le gouvernement français veut taxer les véhicules en provenance de la Chine et où l’Europe cherche des parades contre l’arrivée massive des constructeurs chinois, il est étonnant de voir que nos deux constructeurs nationaux ont choisi de pactiser avec la Chine. Certes, les groupes Renault et Stellantis ne sont plus vraiment français puisqu’ils sont devenus des entités mondiales mais leur stratégie étonne.

Renault va construire une voiture chinoise

Ainsi, on a appris que Renault allait construire lui-même un SUV électrique du géant chinois Geely. Comment cela est-ce possible ? Il s’agit d’un accord liant le groupe Renault à son partenaire chinois, avec lequel il collabore notamment dans le développement des groupes motopropulseurs hybrides et thermiques depuis le rapprochement entre les deux constructeurs. Actionnaire à 34% de la filiale Renault Korea Motors de Corée du Sud, Geely va ainsi mettre à profit cette opération financière pour réaliser un joli coup.

Alors que le géant chinois cherche à imposer sa marque Polestar (émanation sportive et électrique de Volvo) aux Etats-Unis, il doit faire face à des droits de douane défavorables mis en place par les Américains sur l’importation des produits fabriqués en Chine (ce qui est le cas des modèles de Polestar). Comme le rappellent les journalistes des Echos, les véhicules construits en Chine et vendus aux Etats-Unis sont taxés à 27,5%. Le fait de construire le Polestar 4 en Corée du Sud permettra donc d’après eux de contourner cette gêne.

polestar 4

La division coréenne de Renault va donc bien fabriquer des SUV électriques du groupe Geely pour qu’ils soient ensuite exportés vers les Etats-Unis. Rappelons que Renault et Geely se sont nettement rapprochés depuis l’année dernière mais pour l’instant, les deux groupes ne collaboraient pas sur les voitures électriques. Il y a quelques mois, on avait aussi entendu des bruits de couloir évoquant la possible récupération d’une plateforme Lotus (marque appartenant au groupe Geely) pour construire les futurs grands SUV d’Alpine. Mais la récente séparation entre Alpine et Lotus sur le développement de leurs futures voitures de sport électriques contredit peut-être cette éventualité.

Stellantis va vendre des voitures chinoises en Europe

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Du côté de Stellantis (Peugeot, Citroën, DS …), cela fait des mois que Carlos Tavares n’a pas de mots assez durs pour dénoncer l’invasion déloyale des voitures chinoises qui se profile en Europe. Pourtant, à la surprise générale, son groupe a choisi de signer un accord avec le constructeur chinois Leapmotor afin de distribuer ses autos en Europe. La nouvelle coentreprise Leapmotor International est détenue à 51% par Stellantis qui aura la main sur les exportations, les ventes et même la production des modèles de Leapmotor en dehors de la Chine.
 » Nous estimons que le moment est idéal pour contribuer activement à la stratégie d’expansion internationale de Leapmotor, l’un des nouveaux acteurs les plus remarquables du secteur des véhicules électriques, qui partage avec nous le même esprit d’entreprise axé sur la technologie. »

Pour autant, Carlos Tavares rejette les accusations ‘d’alliance avec le Diable’ en expliquant que « L’Europe en a désespérément besoin.  Avec Leapmotor, nous serons très efficients en termes de coût. Leur produit est déjà prêt. »

Stellantis vise sans doute plus loin que la simple distribution de véhicules chinois de gamme moyenne en Europe et pourrait surtout ambitionner à l’avenir de profiter des futures plateformes en gestation chez Leapmotor qui ont un avantage clair par rapport à celles que développent aujourd’hui les constructeurs européens.

Se tirent-ils une balle dans le pied ?

Cette stratégie assez pragmatique des deux groupes peut paraître de prime abord contraire à leurs intérêts mais en constatant une avance technologique chez leurs concurrents et en cherchant à en profiter en signant des partenariats, peut-être est-ce la seule solution pour ne pas perdre définitivement la bataille de l’électrique que la Chine semble dominer largement aujourd’hui.
C’est un peu ce que la Chine a d’ailleurs fait durant des années. Coup magistral ou coup désespéré, l’avenir nous le dira assez vite.

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