Interdire la vente des véhicules thermiques neufs à partir de 2035. Voilà ce que prévoyait l’Union européenne dans un accord ratifié l’année dernière avec tous ses états membres. Depuis, la mesure a été beaucoup critiquée y compris par les constructeurs automobiles eux-mêmes. De Carlos Tavares (patron de Stellantis) à Luca de Meo (président du groupe Renault) en passant par les marques allemandes, tout le monde a alerté sur le possible avantage donné aux Chinois à un moment où ces derniers essaient justement de pénétrer le marché européen.
Mais les inquiétudes des acteurs du marché automobile européen ont finalement été entendues : l’Union européenne annonce ce matin un brusque revirement dans sa stratégie et prépare désormais l’interdiction de vente des voitures électriques neuves à partir de l’année 2035. « Nous ne voulons pas d’un paysage automobile local où les MG4 et les BYD deviennent plus communs que des Peugeot 3008 ou des Renault Kangoo », précise un porte-parole du Parlement européen.
Elon Musk, patron de Tesla, a déjà réagi à cette annonce : « aucun problème, nous allons convertir nos autos tout spécialement pour le marché européen », explique-t-il sur le réseau social X (Twitter). « Les Model 3 et Y utiliseront un V6, les Model S et X un V8 bi-turbo ». De son côté, le président du groupe Renault confirme que la nouvelle citadine 5 E-Tech Electric troquera son moteur électrique contre un petit bloc essence TCe. « la version de base disposera d’une version à carburateurs pour assoir le côté rétro de la voiture », nous dit-on chez Renault.
Alors que les constructeurs européens nagent en eaux troubles depuis quelques années à cause de la transformation du marché et son basculement attendu sur les voitures électriques, cette décision devrait servir de poisson pilote pour d’autres nations. Aux Etats-Unis, l’administration Biden plancherait sur des mesures similaires. « On en profitera aussi pour interdire les petits moteurs sans saveur », menace-t-on déjà de l’autre côté de l’Atlantique.