Vous l’avez sans doute vu dans une de nos dernières actus, la FIA a instauré un nouveau code de sanctions extrêmement sévère contre ce qu’elle juge être des écarts de langage. Cette petite crise d’autorité de la fédération était motivée par les interviews à chaud de plusieurs pilotes de F1 où certains mots d’argot étaient employés. Max Verstappen était un des pilotes visés et il s’est publiquement insurgé contre la répression de l’instance qui a visiblement voulu le museler en édictant cette nouvelle règle.
Toutefois, cette décision de la FIA n’impacte pas que les pilotes de F1 (dont les sanctions financières sont beaucoup plus lourdes) et certains pilotes de rallye ont ainsi fait les frais de cette nouvelle règle lors du dernier rallye de Suède. C’est le cas du Français Adrien Fourmaux qui luttait pour le podium de ce rallye sur neige et qui dans la dernière journée est parti à la faute, annihilant ainsi toutes ses chances. Interrogé à la fin de la spéciale sous le coup de la déception, il a simplement déclaré ‘avoir merdé’ (we fucked up) aux caméras.
C’est pour cette simple phrase qu’il a reçu une pénalité de 10 000 euros qui a beaucoup de mal à passer au sein des pilotes de rallyes qui, pour la toute première fois, viennent de créer une association afin de défendre leurs positions et de pouvoir discuter d’égal à égal avec la FIA, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Naissance du WoRDA
Ainsi est né le WoRDA ou World Rally Drivers Alliance qui réunit beaucoup d’équipages (pilotes et copilotes) à l’image du GPDA existant en Formule 1.
Dans le message publié sur les réseaux de tous les pilotes signataires (cf- ci-dessous), ils expliquent que le manque de transparence dans les prises de décisions de la FIA est extrêmement inquiétant, ils se demandent également où va l’argent des amendes, et déclarent que l’escalade alarmante de la sévérité des sanctions prononcées pour des écarts de langage mineurs, isolés et involontaires atteint un niveau inacceptable, que les personnes qui n’ont pas l’Anglais pour langue maternelle peuvent utiliser ou répéter des termes sans être pleinement conscientes de leur signification et de leur connotation, quelques secondes après une montée d’adrénaline extrême, et qu‘il n’est pas réaliste de s’attendre à un contrôle parfait et systématique des émotions.
Ils précisent aussi que leur rôle à évolué : Au-delà de la course, notre rôle s’est élargi. Aujourd’hui, les pilotes et copilotes de rallye ne sont pas seulement des athlètes, mais aussi des artistes, des créateurs de contenu et des figures médiatiques constantes. Des smartphones des spectateurs aux caméras officielles du WRC, on attend de nous que nous soyons disponibles à tout moment – avant, pendant et après la compétition, de l’aube au crépuscule.
Mais ils souhaitent un échange constructif avec la FIA : La WoRDA a toujours reconnu ses responsabilités et son engagement à collaborer de manière constructive avec toutes les parties prenantes, y compris le Président de la FlA, afin de promouvoir et d’élever notre sport exceptionnel pour le bénéfice de tous
Mohammed Ben Sulayem, le président de la FIA, est-il du genre à écouter les pilotes ? Nous allons bientôt le savoir…
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