Que l’on parle des voitures de monsieur tout le monde ou des modèles les plus exclusifs, l’automobile électrique est en train de devenir incontournable sur le marché. De Dacia jusqu’à Ferrari en passant par Porsche ou Aston Martin, la plupart des constructeurs proposent déjà des modèles à zéro émission ou se préparent à lancer des modèles à brancher. Pour certains d’entre eux, la stratégie à moyen terme ne compte d’ailleurs plus que des autos électriques et les modèles thermiques doivent disparaître bien avant 2035 (moment où les autos thermiques seront interdites en Europe).
Encore faut-il évidemment que la clientèle réponde favorablement à cette nouvelle offre de voitures électriques, souvent axée sur des véhicules plus chers que leurs équivalents thermiques (et qu’on utilise plus facilement lorsqu’on dispose d’une maison avec jardin qu’un appartement sans place de parking équipée). Et que les modèles proposés séduisent : chez Volkswagen par exemple, les ventes du SUV familial électrique ID.4 n’atteignent pas le niveau prévu initialement. Si bien que le constructeur allemand est obligé de réduire les cadences de production dans son usine d’Emden. Dans un contexte où le groupe va dépendre entièrement du succès de ses modèles électriques, il y a de quoi donner quelques sueurs froides à ses dirigeants…
Chez Porsche aussi, la stratégie initialement prévue pourrait être aménagée. La marque de Zuffenhausen prévoit que 80% de ses voitures vendues en 2030 soient électriques. Du Macan jusqu’au Cayenne en passant par les Cayman et Boxster, la plupart de ses modèles doivent devenir électriques dans les années à venir. Sauf que son Macan reste actuellement le modèle le plus vendu de la gamme et que les dirigeants de Porsche se questionnent sur l’acceptabilité par les clients d’une version 100% électrique du SUV familial, surtout sur des marchés comme celui des Etats-Unis. Cette stratégie pourrait être ré-évaluée en interne de façon à garder le Macan thermique au catalogue plus longtemps que prévu.
Pour l’instant, les ventes de voitures électriques neuves ne dépassent pas les 17% en France. Elles tutoient les 30% de ventes de voitures neuves en Chine où cette technologie a de l’avance sur le reste du monde, mais demeure beaucoup moins présente pour l’instant aux Etats-Unis, en Europe et dans le reste des marchés les plus importants de la planète. Cette proportion de voitures électriques neuves va-t-elle exploser dans les prochaines années comme l’espèrent la plupart des constructeurs automobiles ? Si tout ne se passe pas comme prévu, il faudra vite réagir en adaptant les stratégies…