L’idée : célébrer la fin du V12 atmosphérique
D’ici quelques semaines, Lamborghini va lever le voile sur la remplaçante hybride de l’Aventador. Il revoit d’ailleurs pour l’occasion tout le process d’assemblage à Sant’Agata et dédie un nouvel espace aux éléments en carbone. Avant cela, il dit adieu au V12 100 % atmosphérique en créant deux one-off, deux modèles uniques sur base d’Aventador Ultimae.
Les specs et les perfs
Aucun chiffre n’est avancé, que ce soit en matière de gain de poids ou de performances. Lamborghini précise juste que ces modèles reposent sur la plateforme de l’Aventador et rendent un ultime hommage au V12, en cachant la dernière version du 6,5 litres délivrant 780 ch et 720 Nm à 6 750 tr/mn. Une puissance que l’on retrouve dans l’Ultimae et la Countach, qui dispose elle d’un supercondensateur augmentant ponctuellement la puissance à 814 ch. Installé en position centrale arrière, le V12 à la voix ensorcelante grimpant jusqu’à 8 700 tr/mn est toujours couplé à l’antique boîte robotisée ISR, à simple embrayage et dotée de 7 rapports. En raison de la carrosserie totalement en carbone et d’un traitement trackday, la masse devrait logiquement diminuer par rapport à l’Ultimae (1550 kg à sec pour le coupé) au bénéfice des performances, déjà excellentes : moins de 3’’0 de 0 à 100 km/h et 355 km/h en vitesse maxi. Vous voulez revoir une accélération de SVJ (770 ch) ? Montez le son, c’est par ici. Profitez-en aussi pour admirer Nicolas Gourdol à l’oeuvre sur la piste Club.
Le châssis : du carbone partout
Ces coupé et cabriolet reposent sur la monocoque en carbone de l’Aventador et nous retrouvons aussi ces fibres pour l’ensemble des panneaux de carrosserie. La suspension, elle, fait toujours appel à des combinés à basculeurs et à des amortisseurs pilotés (électromagnétiquement). Même pour cette dernière piqure de rappel, Lamborghini conserve la transmission intégrale composée d’un coupleur Haldex privilégiant l’arrière. Quant à la direction active, elle s’occupe également d’incliner les roues arrière.
Le style : encore plus bestial
Ces commandes spéciales ont impliqué leurs propriétaires dès la base du projet. Dans la continuité des autres one-off, l’équipe de Mitja Bokert s’inspire de la course et mise à fond sur le thème hexagonal. Elle explique s’être inspirée de la Sesto Elemento pour l’aileron, de la Reventon pour le côté aéronautique, de la Veneno pour l’aérodynamique, de l’Essenza SCV12 pour le capot avant très aéré et souligné d’une lame. Le roadster, lui, se passe d’aileron au profit de deux déflecteurs verticaux qui prennent part de part et d’autre de l’énorme capot clairsemé d’écopes hexagonales. Il met également en avant ses imposants arceaux anti-retournement.
À bord, la console et le volant sont débarrassés de toute commande. Le carbone s’invite un peu partout et les aérateurs sont fabriqués en impression 3D. Les touches colorées et contrastées se cantonnent aux surpiqures à bord du cabriolet et gagnent les sièges ou le volant à bord du coupé. Le compteur, lui, est entièrement digital et personnalisé pour ces deux modèles.
Le prix
Lamborghini reste secret à ce sujet. Sachant que le recarrossage Countach, produit à 112 exemplaires, a fait grimper la facture à 2 400 000 €, celle-ci pourrait ici facilement tripler. On le répète, il n’y aura qu’un coupé Invencible et qu’un roadster Auténtica.
L’opinion
Lamborghini aurait tort de se passer de ce genre de projets juteux de fin de carrière. Rappelons qu’en faisant planer la menace de la disparition du V12, les ventes d’Aventador se sont envolées ces dernières années et achevées par 753 modèles en 2022 (dont 600 Ultimae). Le nouvel habillage en carbone est spectaculaire, mais guère surprenant puisqu’il s’inscrit dans la continuité des modèles spéciaux produits. Pour la forme et saluer la mémoire du V12, cette mécanique emblématique aurait pu franchir la barre symbolique des 800 ch, comme à bord de l’Essenza SCV12 (830 ch), et être couplé uniquement aux roues arrière.