Aston Martin vient de communiquer à propos du développement de sa future Valhalla afin de confirmer sa production à 999 exemplaires et son entrée en production anticipée à partir de l’an prochain (elle était prévue pour 2026). La firme de Gaydon a visiblement choisi de valoriser son engagement en F1 en expliquant que sa future supercar profitera des méthodologies et des technologies utilisée dans la discipline reine.
L’expérience de la F1
C’est en effet Aston Martin Performance Technologies qui fournira l’outillage (notamment pour la simulation) et l’expertise pour développer l’auto sur les plans dynamiques, aérodynamiques et sur le choix des matériaux. 90% des caractéristiques dynamiques sont réalisées sur simulateur, seuls les 10% restants sont effectués sur circuit et sur route. Fernando Alonso et Lance Stroll participent à cette phase de mise au point.
Aston indique que la position de conduite a été optimisée en surélevant les talons du conducteur grâce à un faux plancher qui contient également des modules électroniques. Le siège baquet unique en fibre de carbone peut être incliné à un angle plus important pour obtenir une position plus proche de celle de la voiture de course AMR23, tout en offrant le confort d’une voiture de route. Cela permet aussi de conserver une ligne de toit basse.
Aéro
Sur le plan aéro, l’essentiel se passera sous la voiture même si chaque éléments de carrosserie sert à générer de l’appui. Aston Martin précise que la Valhalla n’étant pas contrainte par la règlementation des F1, elle adopte une aérodynamique active à l’avant et à l’arrière offrant 600 kg d’appui à 240 km/h. Cela permet à la Valhalla d’adapter en permanence la balance aéro entre avant et arrière pour maximiser l’adhérence, l’équilibre et la constance, ou pour réduire la traînée en fonction de la situation et du mode de conduite sélectionné.
Comme l’AMR23 de course, la Valhalla est dotée d’ailerons à éléments multiples à l’avant et à l’arrière, même si l’aileron avant est en grande partie caché. Celui-ci peut rester à plat en position DRS pour réduire la traînée ou être inclinée pour générer de l’appui directement devant les roues avant. Derrière le splitter avant, la surface du plancher est concave, créant une zone de basse pression qui génère de l’appui. L’aileron arrière reste plat pour créer une jolie silhouette, tout en générant un peu de déportance et une traînée minimale. Cependant, en mode piste, l’aileron se relève dans le flux d’air pour plus d’efficacité. L’angle d’attaque de l’aileron est alors géré automatiquement afin d’équilibrer en permanence le niveau d’appui maximal et le DRS, au bénéfice de la performance.
Un snorkel monté sur le toit alimente à la fois le moteur, comme c’est le cas en F1, mais également les conduits de refroidissement des turbos situés dans le V du moteur. Comme pour la F1, une maquette de la Valhalla a passé des heures en soufflerie pour étudier notamment la sensibilité à la hauteur de caisse, les effets de lacet, de roulis et de tangage, la direction, etc.
Matériaux
Aston Martin indique que même si les équipes de la F1 et du Performance Technologies utilisent la fibre de carbone pour leur châssis depuis des années, ils n’en produisent qu’une poignée par an. En fabriquer 999 sera tout de même un challenge. La structure carbone de la Valhalla a profité de la même approche que celle des monoplaces de F1 pour être la plus rigide et la plus légère possible, et ce, avec une précision millimétrique. Les parties supérieure et inférieure de la structure sont réalisées en fibre de carbone à l’aide d’un procédé de moulage par transfert de résine (RTM) et d’une technologie d’autoclave dérivée de la F1.
Les premiers mulets de la Valhalla doivent prendre la route dans les prochaines semaines. Pour mémoire, il s’agira d’une supercar à moteur central, en l’occurrence un V8 hybride (le V8 4,0l biturbo à vilebrequin plat de l’AMG GT Black Series) associé à trois moteurs électriques (deux à l’avant et un intégré à la boîte) qui auront une fonction torque vectoring. La puissance maximale cumulée atteindra 1012 chevaux. De quoi abattre le 0 à 100 km/h en 2’’5 tout en permettant une autonomie en conduite 100% électrique de 15 kilomètres. Elle coûtera 860 000€ TTC.
