Dans la catégorie des plus beaux moteurs thermiques, les V10 occupaient une place de choix à côté des six cylindres les plus chantants (le flat-six de Porsche notamment), les V8 les plus énervés (qui tendent hélas à s’aseptiser un peu chez AMG) ou les V12 les plus majestueux.
Mais depuis la disparition des Audi R8 et autres Lamborghini Huracán l’année dernière, ce moteur a tout simplement disparu de la planète. Il a pourtant existé par le passé chez plusieurs autres marques sous des formes toutes plus spectaculaires les unes que les autres : sur la Porsche Carrera GT ou la Lexus LFA, considérée par certains comme l’une des voitures à la sonorité la plus folle de tous les temps. N’oublions pas non plus le V10 des Dodge Viper (disparues elles aussi), celui de BMW sur sa M5 E60 ni même celui de l’Audi RS 6 qui lui servait de rivale, certes moins frissonnant avec ses deux turbos.
Il n’existe actuellement aucun projet de voiture homologuée pour la route équipée d’un V10, mais on trouve quand même une auto équipée d’un moteur de ce genre actuellement au catalogue : la McLaren Solus GT, une supercar monoplace réservée au circuit. Son moteur de 5,2 litres peut chanter jusqu’à 10 000 tr/mn. Notez aussi le projet de Red Bull RB17 dessinée par Adrian Newey, une autre auto réservée au circuit, qui doit accueillir un V10 Cosworth atmosphérique de 1000 ch prenant 15 000 tr/mn associé à un moteur électrique de 200 ch.
Pour se consoler, on peut quand même se rappeler que Bugatti prépare l’arrivée de sa Tourbillon équipée d’un V16 : une architecture qu’on n’avait plus vu depuis la rarissime Cizeta V16T de 1991.