En 50 ans de carrière, Giorgetto Giugiaro a réalisé des centaines de voitures pour de très nombreux constructeurs, mais n’a que très rarement eu l’occasion de travailler pour Ferrari, si ce n’est au tout début de sa carrière.
À peine vingtenaire, le « Car Designer du siècle », qui œuvrait alors chez Bertone, avait signé la ligne de la 250 GT SWB Berlinetta Bertone « Prototype EW » (châssis 1739GT) en 1960 et de la 250 GT SWB Berlinetta Speciale (3269 GT) en 1962. C’est également lui qui a dessiné, toujours chez Bertone, l’ASA 1000 GT, la « Ferrarina ».
C’est lors d’une discussion avec Luca di Montezemolo, au Salon de Paris 2004, que l’idée de la voiture prend forme et qu’Italdesign, la maison de style de Giugiaro, reçoit la bénédiction de Ferrari pour réaliser une concept-car sur la base de la 612 Scaglietti.
Pour la GG50 (Giorgetto Giugiaro – 50 ans), le designer décide de se pencher sur le cas épineux de l’accessibilité aux places arrière et de l’habitabilité d’une GT 2+2. L’empattement de la 612 restant inchangé, Giugiaro imagine de grandes vitres arrière ouvrantes qui permettent de rendre la descente depuis les places arrière plus aisée. La ligne de toit est plus haute et le coffre se dote d’un hayon – un détail inédit sur une Ferrari de route avant l’apparition de la FF en 2011.
Ce dernier a nécessité un renforcement du pavillon, alors que l’accroissement du volume du coffre de 30 l (270 l au lieu de 240) ainsi que la présence d’une banquette rabattable à plat ont demandé des modifications du châssis avec le déplacement du réservoir de carburant. Jadis placé verticalement derrière les sièges arrière, il est désormais sous le coffre.
Curieusement, la GG50 n’a ni été dévoilée par Italdesign, ni par Ferrari, mais par Bridgestone
Extérieurement, la GG50 est très différente de la 612, même si elle l’évoque subtilement. Giugiaro a choisi d’arrondir les angles de la voiture pour donner une impression visuelle de compacité (qui n’est pas qu’une illusion : l’avant est plus court de 2 cm et l’arrière de 7 cm).
Si la face avant est très spectaculaire avec sa calandre proéminente et ses fins feux xénons verticaux, l’arrière au style industriel typique de Giugiaro surprend sur une Ferrari. On retrouve dans la forme du vitrage et des généreuses ailes arrière quelque chose des Maserati 3200 GT et Alfa Romeo 8C (également signées Giugiaro) même si sous certains angles, l’arrière de la GG50 paraît maladroit.

L’intérieur est également entièrement redessiné et seuls le bloc d’instrumentation et la structure des sièges ont été repris de la 612.
La GG50 a été dévoilée au Salon de Tokyo 2005 et ce, curieusement, ni par Italdesign, ni par Ferrari, mais par Bridgestone qui présentait alors les Potenza RE050 Runflat, dont la voiture était équipée.
Si ce concept est resté sans suite et que Giugiaro n’a dessiné aucune Ferrari depuis, il semblerait toutefois que la FF lui ait piqué quelques idées !