Le pilote britannique George Russell de l’équipe Mercedes-AMG Petronas, mais aussi président de l’association des pilotes de Grand Prix, vient de s’exprimer clairement à nos confrères de Motorsport sur le chemin que prend la F1 actuellement. Il n’y a pas que dans les parkings à étages que le poids des autos électrifiées pose problème.
Sa réflexion fait suite à la modification du règlement qui rehausse le poids minimum des monoplaces 2023 de 3 kg, afin de le porter à 798 kg. Mais le problème n’est pas tant dans ces 3 kg que dans la trajectoire dessinée depuis l’avènement des nouvelles autos l’an dernier dont le seuil minimal de 795 kg n’était pas atteint par la plupart des équipes. Cette prise de poids considérable que les monoplaces ont connu ces dernières années vient de la nouvelle règlementation imposant d’une part l’hybridation, puis l’an dernier, les nouvelles roues de 18 pouces bien plus lourdes qu’auparavant.
Avoir un crash avec un bus ou avec une Smart, ça n’est pas la même chose.
Les pilotes ne cessent d’ailleurs de se plaindre du poids de leur monture, certes performantes aérodynamiquement dans le rapide mais très difficiles à faire tourner dans les parties plus lentes.
Interrogé sur le sujet, George Russell a salué les nombreux points positifs de la nouvelle règlementation mais il a souhaité alerter les instances sur la masse toujours plus importante des autos : « Nous avons un gros problème avec le poids des autos. Il est énorme et les performances à basse vitesse en pâtissent sérieusement. Certes, les voitures sont de plus en plus sûres mais plus elles sont lourdes et plus l’impact en cas d’accident a des conséquences. C’est comme avoir un crash avec un bus ou avec une Smart, ça n’est pas la même chose.
Le choc sera plus dévastateur si vous roulez avec une auto qui pèse près de 900 kg au départ de la course qu’avec une auto d’il y a 15 ans qui ne pesait que 650 kg.
Je suis certain que les concepteurs et le législateur analysent cela de près pour éviter de franchir le point d’équilibre qui rendra cela dangereux mais si l’on continue à alourdir et à renforcer les voitures, nous arriverons inévitablement à un point où le poids engendrera des problèmes de sécurité ». Entendez par là, sur des circuits pas conçus pour de tels engins.