La traction n’a jamais eu besoin d’afficher une puissance délirante pour briller dans la catégorie. À sa sortie, rien d’étonnant à ce qu’elle délivre seulement 250 ch, contre 265 ch pour une Leon Cupra R ou 305 ch pour la Focus RS. Renault Sport a limité les risques en reprenant les liaisons au sol de la brillante aînée (dont la carrière a mal démarré), mais tout le reste évolue et la production est délocalisée de Dieppe à Palencia en Espagne. Le coup de crayon, tendant vers le coupé, vise une clientèle plus esthète et huppée. La R.S. en impose, sans trop en faire, et séduit par sa position de conduite, plus basse que par le passé, et des sièges mixant confort et maintien. De prime abord, la hausse de puissance du 2 litres n’est pas flagrante (+ 20 ch). Le F4R est pourtant revu à hauteur de 25 % sur cette génération : conduits d’admission, bielles, pistons, distribution variable côté admission, échangeur, turbo… Il gagne en souplesse, mais lisse les sensations. Les performances sont toutefois au rendez-vous et cette Mégane claque le 1 000 m en moins de 26’’0, comme une Focus RS !
Dire que cette compacte est attendue au tournant par la concurrence et les aficionados est un euphémisme. Elle se révèle heureusement à la hauteur, à condition d’opter pour le châssis Cup car le classique “Sport” manque de piquant dans le sinueux. Il faut noter que le train avant à pivot découplé cache désormais des éléments en alu, mais les masses non suspendues s’alourdissent en raison de disques avant et d’amortisseurs plus imposants. Grâce à ce pack, facturé 1 600 €, la Mégane est transfigurée : autobloquant GKN, pneus élargis, suspension raidie. Les mouvements parasites disparaissent et la poupe accompagne efficacement. L’apport du différentiel à glissement limité est frappant : motricité, sensations, pouvoir directeur. Les roues avant gardent le bon cap et les remontées de couple restent minimes.
Référence absolue
Précisons que l’assistance de direction électrique, tant décriée jusque-là, n’est toujours pas parfaite mais gagne en consistance. Même si on ne retrouve pas le panache de l’aînée R26 à l’inscription, cette Mégane 3 frappe très fort en matière de châssis, au point de tourner en 1’27’’87 sur le Club avec l’option Cup. Ce n’est qu’un début ! À deux reprises, la Trophy marque une évolution mécanique, que l’on retrouve ensuite sur le reste de la gamme. Elle renchérit à 265 ch (via le mode Sport) dès 2011 (vidéo), puis 275 ch dès juin 2014 sur la phase 2 (restylage fin 2013) : 25’’7 aux 1 000 m, 1’26’’58 sur le Club ! Rappelons que cette dernière recèle un échappement Akrapovic, des jantes light, voire quelques options fondamentales : pneus semi-slicks et amortisseurs réglables Öhlins. Le train avant gagne en précision (mais copie davantage les défauts de la chaussée), l’arrière en mobilité. Avec elle, Renault Sport repart à la chasse au record dans l’Enfer Vert et signe un 8’07’’97. En 2014, il tombe même sous les 8’ (7’54’’36) avec la Trophy-R, allégée de 101 kg avec le kit “Record” (1 280 kg) et produite à seulement 250 exemplaires. Radicale, volubile, chirurgicale, elle brille aussi sur nos terres (1’25’’41 sur le Club, 25’’4 au 1 000 m D.A.) et laisse un souvenir impérissable. Sans aller jusqu’à cette pépite avoisinant encore les 45 000 €, la Trophy 2 représente le parfait compromis pour se lancer. Pas de panique si votre budget est inférieur aux 22 000 € exigés, une belle Cup phase 1 fera l’affaire à partir de 14 000 €.