En 1999, la 996 inaugure l’appellation GT3. Porsche a tout simplement utilisé le nom de la catégorie pour laquelle la voiture a servi de base d’homologation, abandonnant ainsi provisoirement la mythique dénomination RS. Cela dit, l’esprit, s’il évolue, demeure parfaitement préservé. A l’instar de son aînée la 993 RS, la GT3 est une véritable voiture de course immatriculée. Sans pour autant verser dans la caricature, la carrosserie ne laisse planer aucun doute sur la philosophie adoptée. La quête d’appuis aérodynamiques se traduit par des boucliers redessinés, des jupes latérales spécifiques, et surtout un aileron monumental. La conservation des ailes “étroites”, l’abaissement de la suspension de 30 mm et le savoir-faire des ingénieurs de Zuffenhausen en la matière permettent malgré tout de préserver un Cx identique à celui de la Carrera.
Dans l’habitacle, le ton est donné avec de vrais sièges baquets au maintien irréprochable et la suppression des deux petites places arrière pour permettre d’installer l’arceau (en option). Contrairement aux idées reçues, la GT3 n’est pas plus légère que le modèle de base, elle est même 30 kg plus lourde, en raison notamment de la taille plus importante des freins et des roues. Mais qu’importe puisque, avec un total de 1 350 kg pour 360 ch, la GT3 affiche un rapport poids/puissance plus que respectable.
Moteur de course
Le flat-six cubant 3 600 cm3 n’est pas dérivé du 3,4 litres de la Carrera, il s’agit d’une extrapolation du moteur de la GT1 victorieuse au Mans en 1998. Outre un bloc dit semi-fermé beaucoup plus rigide, l’équipage mobile ultra-léger composé notamment de bielles en titane autorise des vitesses de rotation élevées (7 800 tr/mn contre 7 300 pour la Carrera). Un facteur qui permet au rendement d’atteindre la barre symbolique des 100 ch/litre.
Le plus étonnant reste que ce moteur de course ne fait pas payer son pedigree par un tempérament pointu ou capricieux. En ville, il se montre même d’une grande souplesse. Néanmoins, sa rage dans les tours et la sonorité noble et prenante qui l’accompagne n’incite pas à rouler sur le couple. La poussée n’est pas violente, mais semble inépuisable, même au passage de la 6… à plus de 250 km/h ! 60 ch plus puissante que la Carrera, la GT3 réclame une seconde de moins pour abattre le 1 000 m départ arrêté, ce qui la place au niveau de la Ferrari 360 Modena. Le châssis se veut quant à lui beaucoup plus aiguisé que celui d’une 911 “ordinaire”, offrant une vivacité et des vitesses de passage en courbe incomparables. Même le fameux flottement typique des 911 est largement gommé. Enfin, Porsche démontre une fois de plus ses compétences en matière de freinage, avec un système infatigable.