La GP annonce la couleur. Les appendices costauds signifient la présence d’un oiseau rare, capable d’en découdre sur piste. La première génération a fait sensation en 2006, entre son sale caractère et les 211 ch du 1,6 litre à compresseur martyrisant le train avant. Tout aussi rare (2 000 exemplaires), le second opus frisait les 40 000 € à sa sortie en 2013. Le kit aéro comprend des boucliers redessinés, des jupes latérales généreuses, l’incontournable becquet doté d’une lame en carbone et un diffuseur encadrant la double sortie d’échappement centrale. Les touches de rouge et les monogrammes “GP” apportent la touche finale la distinguant d’une John Cooper Works.
À bord, les changements sont timides à l’avant (pommeau, sièges Recaro) et spectaculaires lorsqu’on se retourne : la banquette arrière a disparu et une grosse barre antirapprochement rouge la remplace. Tiens, l’essuie-glace arrière s’est lui aussi fait la malle. Malgré tous ces efforts, la GP ne mincit pas et affiche le même poids que la soeurette JCW. En parallèle, la puissance du 1,6 litre turbo, partagé avec Peugeot et notamment la 208 GTi, grimpe timidement : 211 à 218 ch, par le biais d’un calibrage spécifique. Vigoureux dès 1 500 tr/mn, il accepte volontiers de grimper au-dessus des 6 500 tr/mn, avec une rage et une sonorité rauque délicieuses de la part d’une mécanique suralimentée. Il pétarade également au lever de pied, en mode Sport qui agit sur l’ouverture des clapets actifs, mais aussi sur l’assistance de direction et le répondant à l’accélérateur.
La plus rapide GTI de son temps
Chaussée de semi-slicks et couplée à une boîte manuelle à 6 rapports courts, la bombinette flanque une correction à toutes ses concurrentes de l’époque en signant un 1 000 m en 26’’0 (vidéo) ! Elle se permet même de surclasser quelques compactes, comme l’Astra OPC, et pointe à 242 km/h en vitesse maxi. Le petit dragster soigne également ses gênes de kart. Mini retravaille entièrement la suspension pour exploiter le potentiel des Kumho Ecsta V700 : carrossage augmenté, angles de chasse diminués, amortisseurs Bilstein réglables permettant d’abaisser l’avant de 20 mm et l’arrière de 15 mm. Il s’occupe également des freins, en greffant des étriers à six pistons à l’avant ! Bon, l’Anglaise fait une croix sur le confort. Elle casse les vertèbres, remue sur les raccords d’autoroute et réclame de l’attention sur le bosselé… Mais quel pied !
Si la JCW étonne par son swing, la GP épate. Oui, carrément. L’avant se place avec panache. L’arrière, lui, enroule au lever de pied ou pivote volontiers en conservant les freins. Et pour finir, toute la puissance passe au sol en sortie, sur le sec. Rien à voir avec son aînée, qui avait pourtant droit, elle, à un autobloquant ! Au point que sur le circuit Club, elle lui inflige 4’’0… Un gouffre, que l’on retrouve aussi face à une 208 GTi et qui s’élève à 3’’0 face à la Fiesta ST. Bien aidée par ses gommes et son châssis taillé pour la piste, la GP tourne en 1’27’’80, à 0’’5 de la mythique Mégane 2 RS R26.R ! Le plaisir est exceptionnel pour une traction survitaminée et cette type R56 mérite amplement son statut de petite pépite à collectionner.