MG, c’est l’histoire d’un cabriolet des “fifties” qui subira nombre d’évolutions pour traverser les décennies et ne s’éteindre qu’au milieu des années 90. La marque vit alors une véritable renaissance avec la F, un roadster totalement exclusif à moteur central que nous verrons jusqu’en course. Forte de cette seconde jeunesse, elle propose début 2001 toute une gamme extrapolée du catalogue Rover. Ce procédé a été employé vingt ans auparavant avec les Metro, Maestro et autres Montego. Très clairement, cela ne fait pas trop rêver !
Cependant, la griffe MG est désormais bien plus profonde. Elle ne se limite plus à un badge et des strippings sur la version de pointe, mais consiste en une variante sensiblement remaniée. Le look apparaît presque déluré, à l’opposé de l’image de sportive raffinée qui aurait pu être attribuée dans le passé. Ce n’est pas forcément une erreur. Une certaine Rover 200 Vi Sprint, trop agressive pour l’inconditionnel du réseau et pas assez sexy pour attirer les autres, est passée inaperçue dans l’histoire automobile. Kitée de tous ses appendices, posée sur des grandes jantes et osant même certaines teintes voyantes, la ZR assume pleinement son rôle de faire-valoir.
Rouler différent
Précisément, elle est élaborée sur la base de la Rover 25, une 200 rebaptisée. Cette plate-forme remonte à 1995 après le divorce avec Honda dont subsistent quelques éléments notamment de train avant. Sous le capot, c’est 100 % anglais. La “160” affiche donc 160 ch grâce au moteur le plus évolué de la F devenue depuis TF. Cet 1,8 litre parvient à cette puissance grâce une distribution variable des plus excentriques. Véritable pied de nez au VTEC de Honda, le Variable Valve Control agit sur la vitesse angulaire de l’arbre à cames d’admission, en quatre parties, reliées par paires intérieur- extérieur (!?!). La mécanique est rageuse, mais les régimes sont plus limités qu’avec le système nippon pour une souplesse pas vraiment meilleure.
Au final, les performances sont comparables à celles d’une 206 S16, mais avec de la vie, ce qui change tout en agrément. La transmission, pas très rapide, souffre d’une commande moyenne tandis que l’ergonomie et surtout la qualité de fabrication se révèlent perfectibles, sans toutefois entamer un plaisir qui reste certain. La direction directe rend l’auto plus vive et la grosse barre antiroulis avant limite la prise d’angle. Légèrement sous-vireuse, la ZR accepte d’enrouler en douceur. En revanche, la suspension surbaissée trop durcie rebondit sur les bosses et les excellents Michelin Pilot Sport ne peuvent plus tout rattraper. Pas encore trop lourde, cette MG permet donc de rouler différent et avec des sensations, ce qui demeure bien l’essentiel. Elle redonne ainsi le sourire à ceux qui n’ont pas forcément un chrono dans la tête