A l’apparition de la Classe C (W203) en 2000, le style marque une véritable rupture. Oh, pas d’extravagance certes, mais une ligne beaucoup plus fluide et fine s’inspirant directement de la classe supérieure. Une mini Classe S, en quelque sorte ! AMG se contente juste d’apporter une touche sportive avec discrétion. Boucliers avant et arrière dont la partie basse est redessinée, bas de caisse, échappement, et… c’est tout ! Seules les jantes de 17 pouces au dessin très réussi et les petits logos çà et là permettent au néophyte de faire la différence. L’habitacle est traité très luxueusement en mariant cuir et parements alu de la finition Avantgarde. Les sièges, pas les plus sportifs du segment, permettent néanmoins d’offrir une position de conduite idéale grâce aux multiples réglages possibles. Même à l’intérieur, seul le pommeau de la boîte auto et le combiné d’instruments sont siglés AMG.
L’équipement de série est très fourni pour une voiture produite à Stuttgart. Surtout qu’affichée à ce tarif salé (394 886 francs !), elle est 22 000 francs plus chère qu’une M3 E46, sa principale rivale déclarée. L’Audi A4 tout juste renouvelée n’a pas encore de variante S/RS, tandis que les autres concurrentes se confinent uniquement au luxe. Derrière l’étoile est tapi le V6 3,2 litres gavé par un compresseur à vis IHI. Avec ses rotors en alu revêtus de téflon, il se permet de tourner à 20 700 tr/mn et de délivrer une pression élevée (pour un compresseur) de 1,1 bar digne d’un bon turbo.
Comportement joueur
De 218 ch pour le V6 atmo qui équipe d’autres modèles de la gamme, la puissance grimpe à 354 ch pour un couple exceptionnel de 45,9 mkg. La M3, elle, développe 343 ch et 37,2 mkg. En ajoutant à cela une aérodynamique exceptionnelle, la C 32 compense en partie son embonpoint et vient chatouiller la BMW en accélération, au prix d’une consommation importante. N’oubliant jamais la philosophie de base d’une Mercedes, à savoir le luxe, cette AMG profite de trains roulants et d’un amortissement au compromis étonnant.
Mariant confort et efficacité, le châssis distille un réel plaisir de conduite, voire de pilotage. Malgré une électronique qui ne dort que d’un oeil (ESP semi-déconnectable), cette berline s’offre le luxe du comportement joueur d’une propulsion digne de ce nom. L’auto se place sans sourciller puis ne demande qu’à enrouler sous l’action du pied droit. Seul problème, et non des moindres, la boîte auto à 5 rapports qui limite le tempérament sportif de cette Mercedes lorsqu’on la pousse dans ses retranchements. Confié à des étriers fixes à quatre pistons à l’avant et deux à l’arrière, le freinage manque d’attaque à la pédale mais affiche une belle efficacité, supérieure quoi qu’il en soit à celle de la M3. La C 32 tire sa révérence en 2004. La C 55 qui prend sa place troque le V6 suralimenté pour un gros V8 atmo développant 360 ch…