Présentée en tant que proto de salon en 2002, la 6 MPS ne fait son apparition au catalogue qu’en 2006. Seulement voilà, sa puissance d’alors, annoncée à 260 ch devient moyenne comparée à ses rivales directes qui ont mis la barre à 280 canassons : l’Impreza WRX STi et la Lancer Evo IX. En réalité, la Mazda ne joue pas vraiment dans la même cour que ces deux monstres échappés du WRC. Sa plastique le prouve. Très, voire trop discrète, elle cache quelques éléments distinctifs (becquet de coffre, deux sorties d’échappement, jantes 18 pouces, boucliers plus imposants), mais le néophyte aura du mal à noter les différences. Rien d’original à l’intérieur mais que du sérieux et surtout un équipement pléthorique de série ! Seule option possible : le toit ouvrant.
La position de conduite est bonne et les sièges enveloppants font bonne figure, même en conduite musclée. Sous le capot se cache une mécanique intéressante. Il s’agit d’un quatre en ligne turbo, comme chez Mitsubishi et Subaru, mais le 2,3 litres tout alu en question se distingue par une injection directe, un raffinement qui, combiné au calage variable à l’admission, offre une belle élasticité.
Outre des accélérations très respectables bien qu’un cran en dessous de la concurrence, cette mécanique permet surtout à sa monture de briller en reprises, le bon étagement de la boîte mécanique à six rapports plaidant également en ce sens. La docile efficacité des 260 ch s’accorde à merveille au comportement de la 6 MPS.
Excellent compromis
Le châssis souffre d’une suspension un peu souple mais affiche globalement une belle homogénéité et une facilité assez déconcertante. Moins sophistiquée que celle de ses rivales nippones, la transmission est intégrale mais non permanente. Autrement dit, l’auto demeure une traction la plupart du temps, mais en cas de besoin les roues postérieures entrent dans la danse. Un embrayage électromagnétique à disques se charge de distribuer le couple entre les essieux, tandis qu’un noble Torsen gère le glissement entre les roues arrière.
Les transferts de couple vers la poupe sont parfois brutaux et permettent, sans nuire à la facilité de conduite, de déclencher de légères phases de survirage à l’accélération. Là encore, on est loin du panache des Evo et autre Impreza, mais le plaisir de conduite est au rendez-vous et le compromis général reste très satisfaisant compte tenu du gabarit de l’auto (4,80 m de long) et de son poids (1,6 tonne). En dépit de ses nombreuses qualités et d’un prix très compétitif, la 6 MPS va avoir du mal, doux euphémisme, à percer le marché français, avec moins d’une cinquantaine de voitures par an. Le manque d’image y est certainement pour beaucoup, mais l’arrivée de la 3 MPS, elle aussi très habitable et propulsée par le même moteur, n’aura-t-elle pas aussi participé à l’échec commercial de sa grande soeur ?