Considérer la Sportka comme une simple citadine serait une grossière erreur. Certes, la petite Ford possède tous les arguments pour séduire une clientèle majoritairement urbaine, avec son tarif décent, sa taille de lilliputienne et sa bouille craquante. Mais elle est avant tout une sportive rustique, dans le bon sens du terme, qui procure des sensations simples mais authentiques. Visuellement, elle se distingue par des boucliers avant et arrière plus enveloppants, des jantes en alu de 16 pouces et deux bandes blanches, clin d’oeil aux mythiques Ford GT40.
Ses formes rondouillettes, soulignées par des ailes généreusement gonflées, lui donnent une véritable allure de bombinette. Malheureusement, le traitement intérieur n’a pas été aussi soigné. En claquant la frêle portière, on découvre un habitacle simple et quelque peu austère. La planche de bord ovale de la Ka a été reprise, et seuls le cuir bi-ton des sièges et le pommeau de levier de vitesse en alu égaient un peu l’ambiance. Sous le capot, le petit 1,6 litre Ford, qui équipe également sa consoeur découvrable la Streetka, développe 95 ch. Malgré le poids contenu de l’auto (975 kg), le bloc n’éveille que très rarement les sens. Il faut dire que ce dernier est plutôt rustique puisque sa culasse ne compte pas 16, mais seulement 8 soupapes !
Effet « Kit car » jubilatoire
Une fois en action, le grognement qui émane de l’échappement rattrape des performances pour le moins timides. Le cap des 100 km/h est franchi en 11’’1 tandis que le mille mètres départ arrêté nécessite pas moins de 32’’9. Ses principales concurrentes, Panda 100 HP et Twingo GT, réalisent ces mêmes exercices avec quelques longueurs d’avance. La Fiat se contente de 9’’6 et 32’’6, tandis que la Française ne demande que 9’’8 et 31’’5. Malgré ses modestes chronos et son tempérament un brin poussif dans les tours, le petit bloc Duratec démontre une belle hargne, mise en exergue par un étagement de boîte ultracourt. La commande de cette dernière ne souffre d’ailleurs pas la moindre critique, avec un guidage et une précision sans faille.
Qu’importe ce manque de punch, la Sportka peut compter sur la rigueur et le sérieux de son châssis pour redonner le sourire à son pilote. Le train avant, élargi de 22 mm par rapport à une Ka ordinaire, fait preuve d’une efficacité étonnante. L’excellent feeling de la direction conjugué à l’absence totale de mouvements de caisse procurent un effet “kit car” jubilatoire. La Ford vire d’un bloc, sans le moindre temps mort. L’absence de contrôle de trajectoire ne fait que décupler le plaisir que l’on prend à son volant. La généreuse monte ContiSportContact aide à planter l’avant, tandis que la croupe accepte de se dandiner si l’on rentre un peu plus fort sur les freins. Les micro-GTI capables de procurer un tel plaisir de conduite se comptent sur les doigts d’une main, et il faut remonter aux années 80 pour retrouver un tempérament similaire. Dernier domaine dans lequel la Sportka excelle : l’amortissement. Ferme en utilisation quotidienne, il réduit la prise de roulis à néant tout en digérant la moindre aspérité