Alors qu’une 360 Modena Challenge Stradale était réellement une auto de compétition homologuée pour la route, avec tous les mauvais compromis que cela impose, la F430 Scuderia présentée au Salon de Francfort 2007 allait transcender cette gamme en l’enrichissant des compétences développées par la marque en Formule 1, mais également de l’incroyable expérience d’un jeune retraité : Michael Schumacher. En fait, que ce soit la Challenge de course ou la Scuderia de route, toutes deux sont issues d’une F430 de série que les ingénieurs ont poussée dans ses retranchements en respectant deux cahiers des charges différents. Ainsi, une Scuderia est nettement plus complexe et développée qu’une Challenge, qui conserve par exemple son V8 de 490 ch.
La version routière a droit à des égards autrement plus poussés, puisque ce même V8 atmosphérique tout aluminium est équipé d’un nouveau collecteur d’admission carbone, d’un échappement spécifique et d’une gestion électronique extrêmement raffinée autorisant une augmentation du taux de compression, ce qui au final permet de délivrer une puissance de 510 ch à 8 500 tr/mn (+ 20 ch) et 47,7 mkg de couple à 5 250 tr/mn, soit plus de 118 ch/l. Si l’on conjugue cela au régime drastique lui ôtant 100 kg superflus, le résultat est spectaculaire.
Aussi rapide qu’une Enzo
Une F430 Scuderia est aussi rapide qu’une Enzo sur la base de Fiorano, pourtant l’essentiel de la performance ne vient pas de là. La très grosse nouveauté, dont la mise au point est à mettre au crédit du septuple champion du monde de F1, se contrôle du bout des doigts. Le Manettino placé sur le volant offre cinq programmes capables de transfigurer le caractère de l’auto en jouant sur la gestion du moteur et de la boîte, tandis que la suspension pilotée est paramétrable afin de la rendre confortable, et donc utilisable au quotidien, sans pour autant altérer des qualités naturelles de pistarde subtilement encadrées par le différentiel électronique E-Diff associé au contrôle de traction F1-Trac. Cet ensemble électronique gère la motricité jusqu’à donner l’impression à l’apprenti pilote qu’il approche les compétences d’un Schumacher, ce qui n’est pas entièrement faux.
Les allergiques aux assistances électroniques en seront pour leurs frais lorsqu’ils apprendront que le meilleur chrono sur le circuit de Fiorano est réalisé en mode “Race”, donc sous le contrôle de l’électronique. Autre morceau de choix, la boîte F1 “Superfast II” enchaîne les rapports à la vitesse de l’éclair, ou pour être très précis, à la vitesse d’une F1 de 1999 ! A bord de la F430 Scuderia, effleurez la palette de droite et, si vous êtes au-dessus de 3 000 tr/mn, 60 millisecondes suffisent pour engager la vitesse supérieure. Pour stopper cet engin au look subtilement virilisé et à l’aérodynamique travaillée, Ferrari opte pour un freinage carbone-céramique qui s’affiche ostensiblement à travers les jantes en 19 pouces largement chaussées, apportant ainsi la dernière touche à un tableau déjà brillant. La F430 Scuderia représente une avancée majeure dans le désir permanent de Maranello de relier produit de série et F1. L’écart n’avait jamais été aussi fin