Comme son homologue Z3, le coupé Z4 n’a pas rencontré un immense succès et il va se faire rare. En France, 575 exemplaires en tout et pour tout, dont 123 M, ont trouvé preneur. C’est au printemps 2006 que la version fermée du Z4M a été mise sur le marché. Pas de V8 sous le capot, mais une variante optimisée du six cylindres qui, cette fois, n’est plus à l’étroit et respire comme il faut. Tout en respectant les normes, les ingénieurs ont fait grimper la puissance d’une bonne vingtaine de chevaux (343 au total), alors que la courbe de couple est plus “pointue”.
On a également réussi à caser une boîte six rapports et opté pour un différentiel autobloquant au tarage variable illimité. Le freinage, avec ses disques de 345 mm de diamètre à l’avant, est celui de l’ancienne M3 CSL. Enfin, grâce à l’allégement de certains composants, comme les triangles de suspension en aluminium, le poids est resté raisonnable. Entre les coupés M Z3 et Z4, la différence à normes comparables est de l’ordre de 30 kg.
Autant dire qu’il y a de quoi se faire plaisir, sur route et aussi sur circuit. Bien sûr, l’ancien Z3, avec son profil de break de chasse, avait une gueule bien à lui. Le Z4, qui a conservé un hayon mais adopté un profil fast back plus conventionnel, n’est pas en reste. Il est l’un des représentants les plus séduisants de l’école Bangle et peut se résumer à un savant mélange de lignes taillées à la serpe et de formes sportives traditionnelles. Sur un plan pratique, on remarquera que le volume de base du coffre a bien augmenté, mais qu’il est moins extensible qu’avant. L’ambiance à bord respire la sobriété et la sportivité dans un registre très allemand.
Cerner les limites
Seul le petit volant à jante épaisse indique que l’on a affaire à un jouet. Celui-ci n’est pas pour autant à mettre entre toutes les mains. Il suffit de débrayer et de passer la première pour remarquer que les commandes sont fermes, pour ne pas dire viriles. La suspension est à peine filtrée et réagit sèchement sur les petites inégalités. Bref, la bête a du caractère et ne demande qu’à se lâcher lorsque son six cylindres est monté en température. Cette noble mécanique propulse le coupé bavarois dans la caste des GT. BMW annonce en effet le mille mètres départ arrêté en 23”7, un temps comparable à celui revendiqué par la Porsche 911 (997) Carrera S.
Reste à cerner les limites d’une auto qui a un beau potentiel d’adhérence et de motricité. Quand on a débranché l’ESP, le passage du sous-virage au survirage est tributaire d’un équilibre subtil, tandis que la suspension peut jouer les trouble-fête. Autant dire que le Z4M est très différent des autres Z4. C’est peut-être sur piste qu’il s’exprime le mieux, avec cependant une réserve : son freinage n’est pas celui d’une Porsche, et il est très facile d’en arriver à bout. N’en déplaise à BMW, qui l’a estimé largement suffisant ! Rare et racé, le Z4 M Coupé tient logiquement bien la côte avec des prix tournant autour de 45 000 € sur le marché de l’occasion.