En 1997, BMW dévoile au Salon de Francfort le M Coupé, variante revue et corrigée par Motorsport GmbH du Z3 Coupé. Un an après, la version de série sortira de l’usine américaine de Spartanburg et sera commercialisée en France au tarif de 337000 francs (51375 euros), soit 2600 francs de plus que son pendant décapotable M Roadster. Le M Coupé se distingue par son élégante et unique ligne de break de chasse que certains trouveront plus agréable et plus fluide que celle du roadster. Par rapport au reste de la gamme, ce coupé sous hormones bénéficie d’ailes élargies, d’un bouclier avant plus ajouré, de jantes spécifiques de 17 pouces à cinq branches et de quatre sorties d’échappement. Ces dernières laissent s’exprimer le 6 en ligne atmo à la sonorité métallique si particulière lorsqu’il grimpe à plus de 7000 tr/mn.
Coeur de M3
Ce bloc de 3201 cm3 est emprunté à la M3 E36. Comme dans cette dernière, il produit 321 ch et 35,7 mkg de couple. En revanche, il n’est plus associé à une boîte de vitesses à 6 mais seulement à 5 rapports. Cela n’empêche pas les 1390 kg de l’engin d’être propulsés avec panache. Les performances relevées sont remarquables. L’exercice du 0 à 100 km/h est abattu en 5’’4, tandis que la borne kilométrique est atteinte en 24’’4. La vitesse maxi est de 250 km/h. Ces chiffres, supérieurs à ceux de la M3 E36, sont toujours d’actualité (identiques au Porsche Cayman S par exemple). Afin d’offrir un comportement au diapason, le petit coupé à l’hélice bénéficie d’un châssis spécifique : voies élargies de 9 mm à l’avant (1422 mm) et réduite de 2 mm à l’arrière (1492 mm), rabaissement de 26 mm, ou encore ressorts et amortisseurs plus fermes. L’Allemande se montre ainsi vive et communicative. Pour ce qui est du freinage, BMW a encore pioché dans la banque d’organes de la M3. On trouve donc des disques de 315 mm à l’avant et 312 à l’arrière pincés par des étriers flottants monopiston. Un système insuffisant pour permettre de sortir la grosse attaque sans arrière-pensée. La présence d’un autobloquant mécanique et l’absence du système antipatinage distinguent également le M du coupé ordinaire.
Quelque peu submergé par la fougue du 6 en ligne, le train arrière qui remonte à la Série 3 E30 impose une grande vigilance et de bons réflexes à la limite, en particulier sur chaussée humide. Notez que les reprises d’adhérence sont aussi violentes que les décrochages de la croupe. Qui plus est, l’amortissement reste très perfectible. Cela dit, malgré un tempérament brut de décoffrage lorsqu’il est sollicité, le M Coupé sait se montrer docile en utilisation paisible grâce à l’onctuosité de sa mécanique. L’intérieur est moins original que l’extérieur, mais la présentation n’est pas négligée. Le cuir est omniprésent, le chrome est dispensé par petites touches, notamment au niveau du cerclage des compteurs, et l’ergonomie est bonne. Toutes les commandes tombent facilement sous la main, la firme bavaroise souhaitant que le conducteur se consacre avant tout à la conduite.
En février 2001, le M Coupé troque le S50B32 pour le S54 inauguré sur la M3 E46. Ce bloc de 3246 cm3 est dégonflé de 343 à 325 ch. Le contrôle de stabilité fait son apparition ainsi que l’antipatinage et le contrôle de pression des pneus. La production cesse en 2002, comme pour le M Roadster et le Z3